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35 heures à l'hôpital : l'AP-HP à bout de souffle

Par Stéphany Gardier

Le passage aux 35 heures dans la fonction hospitalière en 2002 aura été un véritable cadeau empoisonné. Personnel épuisé, RTT qui s’accumulent, désorganisation des services, budget des intérimaires qui explose : lors de ses vœux 2015, Martin Hirsch, directeur de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) avait annoncé une inévitable réorganisation du temps de travail. C’est ce mercredi, rappelle le Parisien,que les discussions vont débuter entre le directeur de l’AP-HP, les directeurs des 37 hôpitaux que rassemble l’institution, et les syndicats.

 

Pour Martin Hirsch, le système des 35 heures n’est plus adapté à l’activité hospitalière telle qu’elle est aujourd’hui, avec notamment une augmentation des actes en ambulatoire. «  Nous avons aussi un problème de « concordance des temps », quand le chirurgien, l’anesthésiste, le brancardier, l’infirmier s’attendent les uns les autres, expliquait-il aux Echos en mars dernier. Ce temps mal coordonné coûte cher. Je souhaite entraîner l’AP-HP «  à la reconquête du temps perdu ».

 

Martin Hirsch espère avec cette réorganisation du temps de travail (qui ne vise pas à revenir sur les 35 heures) améliorer la qualité de vie de ses employés - au bout du rouleau-, la qualité des soins, mais aussi les finances de l’AP-HP, qui affichait en 2014 un déficit de 10 millions d’euros, souligne Le Parisien. La réforme pourrait permettre 20 à 25 millions d’économies par an.

De leur côté, les syndicats dénoncent une volonté cachée de vouloir réduire la masse salariale. Selon la CFE-CGC, l’objectif serait de supprimer 1000 postes par an sur quatre ans. Pour Martin Hirsch, c’est en ne faisant rien que les emplois seront menacés. Il admet cependant vouloir « ralentir la progression de la masse salariale ».