Le passage aux 35 heures dans la fonction hospitalière en 2002 aura été un véritable cadeau empoisonné. Personnel épuisé, RTT qui s’accumulent, désorganisation des services, budget des intérimaires qui explose : lors de ses vœux 2015, Martin Hirsch, directeur de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) avait annoncé une inévitable réorganisation du temps de travail. C’est ce mercredi, rappelle le Parisien,que les discussions vont débuter entre le directeur de l’AP-HP, les directeurs des 37 hôpitaux que rassemble l’institution, et les syndicats.
Pour Martin Hirsch, le système des 35 heures n’est plus adapté à l’activité hospitalière telle qu’elle est aujourd’hui, avec notamment une augmentation des actes en ambulatoire. « Nous avons aussi un problème de « concordance des temps », quand le chirurgien, l’anesthésiste, le brancardier, l’infirmier s’attendent les uns les autres, expliquait-il aux Echos en mars dernier. Ce temps mal coordonné coûte cher. Je souhaite entraîner l’AP-HP « à la reconquête du temps perdu ».
Martin Hirsch espère avec cette réorganisation du temps de travail (qui ne vise pas à revenir sur les 35 heures) améliorer la qualité de vie de ses employés - au bout du rouleau-, la qualité des soins, mais aussi les finances de l’AP-HP, qui affichait en 2014 un déficit de 10 millions d’euros, souligne Le Parisien. La réforme pourrait permettre 20 à 25 millions d’économies par an.
De leur côté, les syndicats dénoncent une volonté cachée de vouloir réduire la masse salariale. Selon la CFE-CGC, l’objectif serait de supprimer 1000 postes par an sur quatre ans. Pour Martin Hirsch, c’est en ne faisant rien que les emplois seront menacés. Il admet cependant vouloir « ralentir la progression de la masse salariale ».