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Académie de pharmacie

Vaccinations : le oui sous conditions des pharmaciens

Oui à la vaccination en pharmacie, mais pas à n’importe quel prix. Selon l’Académie de pharmacie, une formation devrait être proposée aux volontaires. Les exemples étrangers sont positifs.

Vaccinations : le oui sous conditions des pharmaciens Mary Ann Chastain/AP/SIPA




Les pharmaciens veulent vacciner. Dans un argumentaire paru le 4 mai, l’Académie nationale de pharmacie détaille les raisons qui devraient mener à la vaccination en officine. Ses auteurs citent aussi les exemples de réussite à l’étranger, dont le Portugal et le Canada.

 

« Sur la base du volontariat »

En préambule de son argumentaire, l’Académie de pharmacie acte le recul de certaines vaccinations en France (DT-Polio, grippe, rougeole). Malgré la simplification du calendrier vaccinal depuis 2013, « il semble nécessaire d’accroître l’offre de vaccination pour atteindre les Français à différentes étapes de leur parcours de soin ou par des actions de proximité », jugent les rédacteurs.

Les pharmaciens devraient-ils vacciner la population ? Le débat a été lancé par Marisol Touraine fin 2014. La proposition a soulevé de nombreuses oppositions, de la part des médecins comme des infirmiers. L’Académie nationale de pharmacie considère que cette ouverture devrait être possible, mais à certaines conditions. La vaccination en officine ne peut se faire que « sur la base du volontariat. »


« Aucun pharmacien ne saurait être habilité à vacciner sans une formation préalable adaptée lui permettant de renforcer ses compétences sur les aspects scientifiques, techniques et réglementaires touchant aux vaccins et à la vaccination, ajoutent les rédacteurs de l’argumentaire.
Ainsi, un complément d’enseignement professionnel continu doit être mis en place ainsi qu’une formation à la vaccination dans le cursus des études de pharmacie. »

Qui est autorisé à vacciner en France ?

En ville ou à l’hôpital, les médecins (généralistes ou spécialistes) et les sages-femmes peuvent réaliser l’injection. C’est aussi le cas des infirmiers, mais à certaines conditions : qu’il ne s’agisse pas d’un vaccin contre la grippe ou d’une première injection.
Plusieurs organismes sont aussi autorisés à vacciner : les centres de vaccination publics ou pour les voyageurs, les centres de médecine du travail, ainsi que les centres de Protection maternelle infantile (PMI) – lorsque l’enfant est âgé de moins de 7 ans.

 

L'exemple canadien

Si l’Académie nationale de pharmacie plaide en faveur de la vaccination par les pharmaciens, c’est aussi parce que les pays qui l’ont adoptée connaissent un réel succès. Au Portugal, depuis 2008, plus de 1 500 officines ont adhéré au principe. Dans 13 % des cas, il s’agit d’une première injection. Au Royaume-Uni, où c’est autorisé depuis 2002, la couverture vaccinale contre la grippe a fortement progressé.

Une enquête menée au Canada, dans la région de Toronto, donne même plus de détails sur l’intérêt d’ouvrir la vaccination aux pharmaciens. Parmi les patients qui ont accepté l’injection en officine, presque tous sont satisfaits. Cette pratique permet de « rattraper » 28 % de personnes qui n’auraient pas été chez le médecin pour se faire vacciner. Les patients à risque sont particulièrement concernés.

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