Les réalités seraient-elles plus difficiles à admette lorsqu’elles nous touchent personnellement ? Oui, selon cette étude publiée dans la revue Childhood Obesity réalisée conjointement par des chercheurs du NYU Langone Medical Center, de l’Université de Géorgie du Sud (Etats-Unis) et de celle de Shanghai (Chine).
En effet, bien que les taux d’obésité aient augmenté chez les plus jeunes depuis dix ans, une grande majorité des parents de ces enfants estiment qu’ils sont dans le poids normal pour leur âge. Outre les dangers immédiats que pourrait provoquer un tel « mirage », les chercheurs s’inquiètent de la santé future de ces enfants.
Des parents qui se fourvoient
Les spécialistes se sont appuyés sur les résultats de différentes enquêtes menées par les Centers for Disease Control and Prevention. Ces derniers utilisent des tests physiques et des entretiens particuliers pour contrôler le des enfants et des adultes.
Les résultats concernent deux groupes bien distincts, le premier comprend 3839 enfants âgés de 2 à 5 ans étudiés entre 1988 et 1994 et le second 3151 enfants du même âge étudiés entre 2007 et 2012. Dans les deux cas, il a été demandé aux parents ce qu’ils pensaient du poids de leurs enfants. Ils avaient le choix entre trois propositions : le surpoids, l’insuffisance pondérale ou tout simplement le bon poids.
Selon les sexes, les résultats diffèrent quelque peu mais les conclusions sont comparables. Pour les garçons du premier groupe, 97 % des parents estiment que ces derniers sont dans le poids idéal, ils sont 95 % dans le second groupe. Même son de cloche pour les petites filles : 88 % pour le premier groupe et 93 % pour l’autre.
Point le plus préoccupant, dans le second groupe, les enfants obèses occupaient une part bien plus importante que dans le premier. La perception des parents est toutefois restée inchangée.
Les chiffres de l’étude sont clairs, les familles afro-américaines sont les plus enclines à se fourvoyer sur le poids de leurs enfants. En outre, il a été démontré que plus le revenu familial augmentait, plus les parents étaient conscients de l’état de leur enfant. « Cela a été particulièrement préoccupant parce que les enfants afro-américains et à faible revenus aux Etats-Unis ont les taux d’obésité les plus élevés » explique le Pr Dustin Duncan, principal auteur de l’enquête.
Une comparaison avec les enfants des autres
Souvent, les parents comparent leur enfant avec celui de connaissances afin de décider si ces derniers sont en surpoids ou pas. Ce procédé est également considéré comme à risques, il est en effet plus prudent d’utiliser des diagrammes réalisés par des agences de santé ou des ministères agréés.
Comme l’affirme le Dr Jian Zhang de l’Université de Géorgie du Sud, « nous avons besoin de stratégies efficaces pour encourager les discussions entre les médecins et les parents sur le poids approprié pour leur enfant. Cela sera essentiel pour la gestion du poids de l’enfance et la prévention de l’obésité. »
D’après l’OMS, l’obésité infantile toucherait près de 42 millions d’individus à travers le monde (dont 35 millions dans les pays dis développés). En France, le taux d’enfants en surpoids a augmenté de 3 à 16 % en moins de d’un demi-siècle…