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Fédération hospitalière de France

L'ordonnance des Français pour sauver l'hôpital

Par Julie Levallois

Une réforme, oui, mais pas si elle rogne sur la qualité des soins. Les Français veulent avant tout préserver l’hôpital public, quitte à faire moins d’économies.

C. VILLEMAIN/20 MINUTES/SIPA

Les réformes de l’hôpital public sont nécessaires, mais pas à n’importe quel prix. Les Français se prononcent en faveur d’une réforme territoriale et des urgences. Mais ils préfèrent ne pas toucher au personnel des établissements pour préserver la qualité de la prise en charge. C’est le résultat de l’Observatoire de l’égalité d’accès aux soins (1), réalisé par Ipsos pour la Fédération hospitalière de France (FHF).


L’hôpital public est plutôt bien perçu par les Français interrogés. 80 % d’entre eux estiment qu’il est efficace et à la pointe des nouvelles technologies. Une bonne réputation qui profite aussi au système de soins. L’immense majorité des sondés considère que le modèle français est un exemple et qu’il est le meilleur au monde (77 %).

 

Délais d'attente trop longs

C’est sans doute cette bonne image qui pousse les Français à vouloir préserver l’hôpital public. Pour 8 personnes sur 10, l’hôpital public est en danger. Les plus de 35 ans, ouvriers et employés, sont les plus nombreux à exprimer des inquiétudes. Le manque de personnel est la principale menace, selon eux. Les exigences croissantes de rentabilité économique représentent aussi un fardeau de taille. D’ailleurs, 60 % des personnes interrogées estiment que l’hôpital public doit être un domaine d’investissement prioritaire. Ils sont un peu moins nombreux à considérer qu’accentuer encore les économies met en péril la qualité des soins.

Malgré ce désir de préserver le modèle français, l’idylle n’est pas totale entre les sondés et le système de soins. La note moyenne de l’accès aux soins (6,1/10) le reflète bien. Le principal écueil réside dans les délais d’attente. 69 % ont des difficultés à trouver un professionnel de santé dans leur zone dans un délai « acceptable. » Ils sont presque aussi nombreux à juger qu’il y a trop peu d’hôpitaux.

Pas touche aux remboursements

Pour améliorer encore le système de soins, des réformes sont nécessaires. Les Français s’accordent à le dire. La majorité des Français est favorable à une répartition « équitable » des médecins (71 %)… quitte à ce que le lieu d’exercice leur soit imposé. Les services d’urgences doivent aussi évoluer. Là aussi, les sondés sont en faveur de plus de rigueur. La moitié d’entre eux pense qu’il faut inciter à consulter le médecin généraliste en premier lieu. Il faudrait même établir un tarif minimum si le motif de la visite aux urgences pouvait être traité par un médecin de ville, affirment 80 % d’entre eux.

A l’hôpital, libérer rapidement les lits est également souhaitable. Pour cela, l’hospitalisation à domicile ou en ambulatoire sont les principaux axes de développement, selon les sondés. En revanche, du côté des économies, hors de question de toucher aux taux de remboursement par l’Assurance maladie. Sur ce point, les Français sont plutôt mécontents.


(1) Enquête en ligne réalisée par l’institut Ipsos entre le 10 et 16 avril 2015, auprès de 1 001 Français âgés de 18 ans et plus, représentatifs de la population.