La consommation d’alcool est en légère baisse en France. Voilà en fait la seule bonne nouvelle que l’on peut trouver dans le récent rapport publié par l’OCDE, concernant les habitudes avec l’alcool des habitants des pays développés. Mais l’Hexagone reste l’un des plus gros consommateurs d’alcool parmi les 34 pays développés concernés par cette enquête. Particulièrement pointée du doigt, la recrudescence dans le pays du « binge drinking », très populaire chez les adolescents et les jeunes adultes.
Les jeunes et les femmes les plus touchés
Si la consommation globale d'alcool diminue dans les pays de l’OCDE, celle des jeunes est en constante hausse. De moins en moins d’enfants n’ont jamais bu avant leurs 15 ans. Dans les années 2000, ils étaient déjà 30% dans ce cas, le chiffre continue d'augmenter. Logiquement, la courbe des jeunes adolescents ayant déjà été en état d’ébriété s’envole pour atteindre aujourd’hui 43% chez les garçons contre 41% chez les femmes.
L'enquête révèle aussi que ce sont les femmes ayant un niveau d’éducation élevées qui sont le plus concernées par les conduites à risque en matière d'alcool. Elles auraient deux fois plus de chances d’adopter une consommation nocive que les femmes ayant un niveau d’éducation plus faible. Ces chiffres s’inversent côté masculin puisque ce sont les hommes les moins éduqués qui seraient les plus enclins à l’alcoolisme.
Le problème du binge drinking
Si la consommation moyenne dans les pays de l’OCDE est de 9 litres d’alcool pur par habitant de plus de 15 ans, la France est bien au-dessus de ce chiffre. En effet, les français consommeraient 12 litres d’alcool pur par an, soit une pinte de bière à 5° ou encore deux verres de vin à 10° par jour. Ces chiffres inquiètent les responsables de l’enquête qui rappelent les nombreux risques sanitaires liés à l'alcool. Il suffirait pourtant de consommer une seule dose d’alcool en moins par semaine pour diminuer de 80% ces risques.
La France est aussi l’un des pays de l’OCDE où le binge drinking se répand le plus vite. Ce phénomène consiste à boire le plus vite possible une grande quantité d’alcool (en général plus de cinq verres de bière ou d’alcool fort). Entre 2002 et 2008, la proportion des « buveurs express » est en constante augmentation : chez les hommes, elle est passée de 6,3 à 8,5% alors que du côté des femmes elle a augmenté de 0,9 à 2,1%. Ce rapport insiste sur la dangerosité de cette pratique, qui serait responsable de nombreux comas éthyliques ainsi que d’accidents de la circulation parfois mortels. Dans l'Hexagone, l’alcool est responsable de près de 45 000 décès tous les ans.