L’Afrique pourrait bien être très rapidement le théâtre de grandes innovations concernant les traitements de certaines troubles psychiatriques. Selon des chercheurs de l’université Northwestern certaines molécules extraites de remèdes traditionnels des guérisseurs du Nigéria pourrait aider à traiter la schizophrénie. Leur étude vient d'être publiée dans Angewandte Chemie International Edition.
Utiliser les méthodes des guérisseurs africains
Les scientifiques américains ont étudié la synthèse de deux alcaloïdes (molécules d’origine végétale) présents dans différentes plantes : la serpentine et l’alstonine qui auraient des vertus antipsychotiques et seraient capables de soigner certains troubles nerveux. « Après des milliards d’années d’évolution, la nature nous a donné un excellent point de départ pour générer de nouveaux types de molécules qui pourraient finir par être utilisées comme médicaments innovants », expliquent les auteurs de l'étude. Actullement, la pharmacopée occidentale offre des médicaments pour soigner la schizophrénie, mais ils ne sont qu’en partie efficaces, et associés à des effets secondaires parfois très gênants pour les patients.
« Nous avons formé une ligne d’assemblage, tout est maintenant en place pour explorer le potentiel global de ces molécules d'origine végétale », affirme le Dr Herbert Meltzer, un des auteurs de l’article. Pour le moment, des tests ont été réalisés sur des animaux afin de comprendre comment ces molécules affectent la biologie du cerveau et de quelle manière elles pourraient être utilisées pour traiter certains cas psychiatriques.
A en croire les premiers résultats, la serpentine et l’alstonine compléteraient les effets des médicaments antipsychotiques déjà existant, notamment en améliorant certaines déficiences cognitives. En effet ces dernières sont très rarement pris en compte dans les traitements de la schizophrénie, au contraire des hallucinations et des délires.
Un grand espoir pour les patients
Selon l’INSERM, la schizophrénie concerne environ 0,7% de la population mondiale, dont près de 600 000 personnes en France. Le plus souvent, elle se déclare entre 15 et 25 ans et se manifeste par des bouffées délirantes et des hallucinations. Récemment, des scientifiques ont réussi à prouver qu’en plus de causes sociales et environnementales, la schizophrénie pouvait également avoir des origines génétiques. Un espoir nouveau pour les personnes atteintes puisque l’étude génétique pourrait également ouvrir la voie à de nouveaux traitements.