Parmi les probiotiques étiquetés « sans gluten », plus de la moitié en contient des traces, selon une analyse menée par des chercheurs du Centre des maladies cœliaques de l’Université Columbia. Ces derniers ont testé les 22 produits les plus vendus aux Etats-Unis et mis en évidence la présence de gluten dans 12 d’entre eux.
Les probiotiques, que l’on peut retrouver dans les produits laitiers, sont de plus en plus vendus sous forme de compléments alimentaires. Ces micro-organismes vivants contribuent à rééquilibrer la flore intestinale. C’est pourquoi de nombreux patients souffrant de pathologies cœliaques en consomment. Or, « nous avons déjà rapporté que ces malades présentaient plus de symptômes que les non-consommateurs. Nous avons donc voulu savoir si les probiotiques étaient contaminés par du gluten », explique Samantha Nazareth, gastro-entérologue et l’un des auteurs de l’étude, qui sera présentée à l’occasion de la Semaine des troubles digestifs à Washington DC.
Des labels mensongers
Il est vrai qu’aujourd’hui, la quasi-totalité des aliments contiennent du gluten. Naturellement présent dans le blé, le seigle ou l’orge, les industriels en rajoutent partout car il favorise la fermentation. Un ingrédient que doivent absolument éviter les personnes atteintes de maladies cœliaques ou les intolérants au gluten.
« Nous avons suivi avec intérêt la littérature scientifique et les informations concernant l’étiquetage erroné des compléments alimentaires, et il est apparu que l’on ne pouvait pas se fier aux labels affirmant que le produit est sans gluten, au moins en ce qui concerne les probiotiques », raconte Peter Green, directeur du Centre des maladies cœliaques.
Soulève de nombreuses questions
Alors que les dangers sont connus pour les malades, la présence de gluten dans des produits censés ne pas en contenir soulève des nombreuses questions. « Pourquoi ces produits présentent-ils des traces de gluten ? Pourquoi les consommateurs devraient-ils faire attention à ces labels (s’ils sont faux et mensongers) ? Et étant donné l’intérêt grandissant des consommateurs pour les probiotiques, que font les autorités régulatrices pour les protéger ? », interpelle Benjamin Lebwohl, co-auteur de l’étude.