L’attente d’une transplantation peut parfois s’apparenter à un véritable chemin de croix pour les patients. Selon une étude réalisée par l’American Thoracic Society, cette attente serait encore plus pénible pour les personnes de petite taille qui devraient subir une transplantation de poumon. En effet, les patients mesurant 1m62 et moins risquent de patienter bien plus longtemps que des personnes plus grandes, faute de greffons aux bonnes dimensions. Un phénomène qui entraînerait une hausse de la mortalité chez ces patients de petite taille.
Une pénurie d'organes de bonne taille
L'étude s'est intéressée à 13 341 adultes américains en attente d’une transplantation pulmonaire entre 2010 et 2011. Durant cette année, le taux de mortalité a été analysé ainsi que les effets des opérations sur les individus. De plus, ces recherches ont tenu compte des autres facteurs qui ont leur importance dans ce genre d’intervention : le sexe, l'origine ethnique, l’âge et surtout le diagnostic.
Les chiffres sont sans équivoque. Les patients mesurant moins d’1m62 auraient 60% de risques de plus de mourir en attendant une greffe que les personnes plus grandes.
De plus, les patients de petites tailles de chances voient leurs chances de se faire transplanter diminuer de 34 %. Finalement, le taux de petites personnes victimes d’insuffisance respiratoire augmente de 39% par rapport aux personnes mesurant entre 1m70 et 1m76.
Cette longue attente peut avoir de nombreuses conséquences. Selon les chercheurs, ces patients sont plus que les autres placés sous ventilation mécanique, méthode qui permet aux personnes en situation critique de pouvoir respirer convenablement. Selon Jane Sell, l’un des principaux auteurs de l’étude, « l’accès à la transplantation pulmonaire pour les patients les plus petits pourrait être amélioré en reformulant le calcul LAS (Lung Allocation Score) pour fournir à ce groupe défavorisé un meilleur accès aux greffons. » Le LAS est un score qui permet en fonction de différents facteurs de désigner quel patient est prioritaire pour une transplantation.
La greffe de poumon, un enjeu majeur
La transplantation pulmonaire est un enjeu majeur pour la médecine moderne. Récemment, certains scientifiques ont réussi à mettre en place chez la souris des poumons bio-artificiels. Si le passage à l’homme n’est pas encore assuré, cette nouvelle est porteuse d’espoir pour les personnes en attente d’un greffon.
En revanche, une petite taille n’est pas toujours synonyme de danger futur. En effet, selon une étude américaine publiée en 2014, les hommes les plus petits auraient tendance à vivre plus longtemps. L’explication est simple : la taille est à l’origine de la présence ou non du gène FOXO3 en partie responsable de nombreux cancers.