Alors que les politiques de santé appliquées depuis plusieurs années visent à limiter le recours à l’hôpital, celui-ci joue encore un rôle central pour les Français, révèle le Baromètre Odoxa (1) réalisé pour Le Figaro en partenariat avec France Inter. Ils sont en effet 59 % à souhaiter que l’hôpital « puisse proposer une prise en charge complète des patients souffrant de pathologies chroniques ».
Un avis que ne partagent pas les médecins. Ils sont près de 8 sur 10 à penser qu’à l’avenir, les consultations hospitalières doivent être exceptionnelles et ne se justifient que « lorsque les compétences ou les ressources en médecine de ville sont indisponibles ».
Améliorer le partage d'informations
Cette opposition sur la place de l’hôpital s’explique en partie par la divergence quant à la qualité du parcours de soins. Jugé satisfaisant par 72 % des patients, le parcours de soins, tel qu'il existe aujourd’hui, contente moins d’un médecin sur deux. Ces derniers mettent en avant la mauvaise communication et le partage d’informations parfois difficile entre l’hôpital et les médecins de ville.
Aussi, pour améliorer l’échange entre les différents professionnels de santé, médecins et patients sont favorables au numérique. Les deux parties s’accordent, par exemple, sur la communication du compte-rendu d’hospitalisation ou des résultats d’examens par mail ou téléphone portable.
Si les Français se disent prêts à partager leurs données de santé - à condition que cela se fasse uniquement entre professionnels de santé -, c’est parce qu’ils espèrent une amélioration de la prise en charge et du suivi des patients. L’autre argument avancé est aussi la rapidité. Le grand public est ainsi favorable à la prise et au rappel de rendez-vous médicaux par internet. Un pas déjà franchi par certains praticiens.
(1) Sondage réalisé auprès de 3 001 personnes et de 708 personnes ayant été hospitalisées au cours des 3 dernières années, interrogées par internet du 9 au 20 avril, et de 399 médecins spécialistes et généralistes, interrogés par téléphone et internet du 25 mars au 18 avril.