Un sur mille. C’est la proportion des hommes qui seront touchés au cours de leur vie par un cancer du sein. Un risque qui peut paraître faible par rapport à celui encouru par les femmes : 1 sur 8 sera confrontée à la maladie. Mais par manque d’information, les hommes meurent plus de ce cancer que les femmes. Une raison de les sensibiliser sur les symptômes avant-coureurs de la maladie, rappelle Damien Mascret dans le Figaro.
« Octobre rose ». A lui seul, le nom de la campagne annuelle de sensibilisation sur le cancer du sein montre à quel point la maladie est vue comme un cancer féminin. Or les hommes ont des seins, des glandes mammaires, et peuvent donc développer ce type de cancer.
Selon une étude américaine de 2010, seuls 2 sur 10 seraient cependant au courant de cette possibilité. « En pratique, les hommes ne doivent donc compter que sur eux-mêmes pour la détection d’une anomalie », relève Damien Mascret. Une désinformation qui conduit souvent à un diagnostic tardif avec un pronostic mauvais. Chez la femme, le taux de survie à 5 ans est en moyenne de 80 % ; il est de 69 % chez l’homme.
Du côté des scientifiques, Le Figaro souligne que la recherche s’intéresse de plus en plus aux cancers du sein masculins. Un vaste programme, qui implique des équipes américaines et européennes, a été lancé il y a quelques années. Des premiers résultats ont ainsi permis de montrer que le cancer se développe plutôt chez les hommes entre 59 et 79 ans.
Il ressort aussi de ces travaux que trop peu d’hommes bénéficient d’une hormono-thérapie. Or, comme chez les femmes, les œstrogènes pourraient aussi jouer un rôle central dans certains cancers du sein de l’homme. Une étude publiée il y a quelques jours montre ainsi que les hommes présentant un taux d’œstrogènes élevé à la cinquantaine auraient un risque 2,5 fois plus important de développer un cancer du sein.
Si les connaissances avancent, il n’en est pas de même malheureusement en ce qui concerne la perception de la maladie. Plus de 4 hommes sur 10 expliquent qu’ils remettraient en cause leur masculinité si on leur diagnostiquait un cancer du sein. Il est grand temps qu’octobre tende vers le bleu !
Première publication le 19 mai 2015