Le burn-out est un sujet qui n’en finit plus de déchaîner les passions. Alors que de nombreux députés avaient récemment appelé à sa prise en charge par la branche accident du travail et maladies professionnelles de la Sécurité Sociale, on apprend dans une récente enquête que certains métiers seraient plus à risques que d’autres, et donc plus enclins à générer ces troubles.
En 2014, ce phénomène touchait 12,6 % des actifs, un chiffre considérable, à ne pas prendre à la légère selon le cabinet Technologia, en charge de cette enquête.
Les agriculteurs les plus touchés
Si on voulait ressortir un chiffre clé du rapport, il faudrait souligner les 3,2 millions de personnes actives en situation de travail compulsif et excessif, à la base du syndrome d’épuisement professionnel également appelé burn-out. S'il semble évident que certaines professions sont plus exposées que d’autres à ce phénomène, c’est la première fois qu’une enquête se penche en détail sur ces métiers.
Parmi les professionnels les plus concernés par l'épuisement professionnel, ce sont les agriculteurs qui arrivent en tête. En effet, ils seraient près d’un sur quatre à être affectés par ce phénomène. Pire encore, 60 % d’entre eux auraient une compulsion à aller travailler. Ce phénomène est, selon le rapport, dû à une absence d’alternative, un isolement ou une volonté de « rester dans la course ». Par extension, ces chiffres mettent également en exergue les difficultés du monde paysan, aussi bien au niveau professionnel qu’au niveau personnel. 53 % d’entre eux s’estiment usés à force de travailler et se disent exténués à la fin de la journée. Cette fatigue progressive est l’une des bases du burn-out.
D’autres branches professionnelles sont également touchées. Ainsi, le burn-out touche également artisans, chefs d’entreprise et commerçants (à hauteur de 1 sur 5). Ce sont les employés et les ouvriers qui sont finalement lles plus épargnés (en moyenne 7 et 10 % expriment une compulsion au travail).
Vers une reconnaissance de la maladie ?
Le burn-out semble bien devenir une question de santé publique, tant les troubles qu’il génère semblent affecter un nombre croissant d’individus. Ces troubles seraient principalement dus à une surcharge de travail et une mauvaise organisation, qui peuvent conduire à l’isolement social. En effet, un tiers des salariés (32 %) a reconnu avoir de plus en plus de mal à séparer vie professionnelle et vie privée. Soit 6 % de plus qu’en 2013. Ils ont en revanche une bonne perception de l’ambiance au sein de l’entreprise. En effet, plus de la moitié s’estiment satisfaits de leur environnement de travail.
Si les politiciens semblent avoir pris la question à bras le corps, les médecins seraient également favorables, en majorité, à une inscription du burn-out sur la liste des maladies professionnelles.