Depuis quelques semaines, le service d’hépato-gastro-entérologie du CHU de Limoges est touché par la prolifération d’une souche de bactéries multirésistante. Onze patients ont déjà été touchés par cette épidémie d’entérocoques, qui peuvent entre autres causer des infections des voies urinaires.
Selon Nathalie Pestourie, responsable de l’unité d’hygiène du CHU contactée par le quotidien Le Populaire du centre, « ces bactéries ont un fort pouvoir épidémique ». C’est le 16 avril dernier que, suite à un contrôle urinaire, la bactérie a été détectée chez un patient. Depuis, onze autres personnes ont été diagnostiquées. En règle générale, ces bactéries se trouvent naturellement dans l’organisme, en particulier dans le système digestif. Cette souche est cependant résistante aux antibiotiques, d’où des mesures drastiques mises en place par le personnel hospitalier pour endiguer l’épidémie.
Pas de conséquences chez les patients
Une cellule de crise a été mise en place depuis le mois dernier pour informer les patients ainsi que leurs familles de l’évolution des différentes infections. Cette dernière a finalement été levée en début de semaine à la suite d’une désinfection de la zone et d’une prise en charge individuelle des patients. Les personnes atteintes par la bactérie n’auront pas de répercussions, bien qu’elles soient encore actuellement hospitalisées pour des problèmes de santé sans aucun rapport avec cette épidémie.
La prolifération de bactéries résistantes aux antibiotiques au sein même de l’hôpital n’est pas un phénomène nouveau. Ainsi, selon une enquête de 2012, un patient hospitalisé sur 20 subirait une ou plusieurs infections nosocomiales lors de son séjour au sein d’un centre hospitalier. En France, les infections nosocomiales, dont seule une petite partie est cependant transmise dans les hôpitaux, sont responsables de près de 30 000 décès en France chaque année.