Le sport sur ordonnance se concrétise en France. Après Strasbourg, c’est au tour de Biarritz d’expérimenter ce principe, qui permettra aux médecins de prescrire à leurs patients atteints d’affections Longue Durée (ALD) des séances d’activité physique.
« Pas de consultation médicale de plus »
La pratique devrait faire tache d’huile dans d'autres villes de l’Hexagone. En effet, les députés ont adopté un amendement lors du vote du projet de loi de santé le 10 avril, ouvrant la voie à d’autres expérimentations. Elles ne concernent pour le moment que les patients atteints de l’une des 30 maladies qui constituent la liste des ALD.
En pratique, les Agences Régionales de Santé (ARS, en l’occurrence celle de l’Aquitaine) désigneront les structures habilitées à dispenser ces activités. Selon Valérie Fourneyron, ex-ministre des Sports à l'initiative de l'amendement, « il n'y aura pas de consultation médicale de plus », indique l’AFP. La prise en charge se fera dans un réseau avec « des financements partagés ».
Pass’Sport Santé
L’expérimentation, qui a commencé ce lundi, se déroulera pendant 6 mois et concernera 22 médecins généralistes spécialement formés. Ces derniers remettront à leurs patients un podomètre afin de comptabiliser le nombre de pas qu’ils effectuent quotidiennement, ainsi qu’un Pass’Sport Santé constitué de questionnaires à compléter. Puis, après un mois, les patients seront réorientés vers des activités physiques adaptées – randonnée, vélo, gymnastique…
A Biarritz, sept associations sportives participeront à l’essai. Le médecin aura également la possibilité d’effectuer des bilans nutritionnels. Le financement sera assuré par Biarritz Sport Santé, le Groupe Pasteur Mutualité et Chèque santé. Le patient ne débourse ainsi que 10 € pour un programme d’activité physique de 12 semaines.
L’objectif de cette initiative est de lutter contre le surpoids et l’obésité, qui devraient toucher 25% de la population française en 2030, mais aussi d’augmenter le recours aux thérapies non médicamenteuses. D'après des estimations réalisées par la Mutualité française, en finançant à hauteur de 150 euros une activité sportive adaptée à 10% des patients souffrant de cancer, de diabète ou d'insuffisance respiratoire chronique, la sécurité sociale économiserait chaque année 56,2 millions d'euros.