Donner ses RTT à un collègue pour qu’il reste auprès de son enfant gravement malade sera désormais possible dans la fonction publique. En effet, le gouvernement a annoncé sa volonté d’étendre la « loi Mathys » au secteur public, qui en était exclu jusqu’ici.
Cette loi porte le nom d’un petit garçon qui, pendant quatre ans, s’est battu contre un cancer du foie. A l’époque, son père, salarié de l’entreprise Badoit de Saint-Galmier (Loire), avait reçu en cadeau de ses collègues 170 jours de RTT afin d’accompagner son fils lors de ses chimiothérapies et pour les derniers mois de sa vie.
Pour encadrer cette pratique, les députés ont voté au printemps 2014 un texte de loi qui autorise le don de RTT « anonyme et sans contrepartie » au bénéfice d'un collègue dont l’enfant de moins de 20 ans est gravement malade. Depuis sa promulgation, de nombreuses familles y ont recours.
La fonction publique exclue
Mais cette solidarité ne s’applique pas à la fonction publique. En avril, l’histoire d’un couple de policiers a choqué l’opinion publique. Leur fille, Charline, atteinte d’une tumeur au cerveau, doit subir plusieurs opérations, et n’aurait plus qu’une année à vivre, selon ses médecins. Pourtant, ses parents, étant fonctionnaires, ne peuvent pas bénéficier des RTT donnés par leurs collègues.
La ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, avait déjà annoncé sa volonté de faire modifier le texte de loi en avril. Or, selon France Info, le décret d'application concernant ce dispositif est entre les mains du Conseil d'Etat. La ministre le signera dans quelques jours, « avant la fin du mois de mai », précise la radio.