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130 millions de femmes concernées

Excision : une campagne choc pour lutter contre les mutilations

Par Hugo Septier

Une association a lancé une campagne de sensibilisation sur une pratique qui touche 130 millions de femmes dans de nombreux pays. 

28 Too Many

L’excision n’est pas un phénomène réservé à quelques pays lointains. C’est le message qu’a voulu faire passer l’association 28 Too Many dans une campagne choc, ou le visuel est à la hauteur de la force du message. On y voit des drapeaux de pays européens que l’on devine déchirés, puis recousus grossièrement afin de rappeler l’excision.
Ces affiches ont pour but de sensibiliser les pays développés aux dangers de ce fléau. Près de 130 millions de femmes à travers le monde  sont concernées, selon l’OMS. L’excision consiste en une ablation totale ou partielle du clitoris et des petites lèvres.

 

Légale dans 29 pays européens

« Chaque année, trois millions de femmes et filles sont exposées au risque d'excision en Afrique, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Australie, en Asie, au Moyen-Orient et dans de nombreux pays européens », rappelle l’association sur son site web. En France, on compte près de 50 000 femmes excisées. Cette pratique est légale dans 29 pays africains. 
C’est pour cette raison que de nombreux drapeaux européens ont été utilisés pour cette campagne (France, Royaume-Uni, Suède, Italie…), afin de montrer que le problème est bien plus global qu’il n’en a l’air.

En 2013,  l’UNICEF conseillait, dans un rapport, une mise en avant de ces pratiques pour choquer l’opinion publique, mais pour permettre aussi  un changement de mentalité dans les communautés concernées.

En plus de l’aspect psychologique très difficile à surmonter de cette mutilation, les blessures physiques sont également bien réelles à la suite d’une excision. Certaines jeunes filles sont victimes de violentes hémorragies, voire d’infections pouvant mener à la stérilité. 

 

Les pays européens réagissent

Certains pays européens tels que l’Espagne ont déjà pris le problème à bras-le-corps puisqu’un protocole d’action sanitaire avait été mis en place par les autorités afin de protéger les 17 000 petites filles susceptibles d’être touchées sur le territoire espagnol.
De plus, les parents qui envisagent un voyage dans leur pays d’origine, devaient signer un papier qui les engage à ne pas faire subir d’opération à leur enfant. Une visite médicale est même prévue au retour du séjour. Les contrevenants s'exposent à des poursuites judiciaires .