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Paris Xe

La première salle de shoot française verra le jour à l'Hôpital Lariboisière

Par Julian Prial

L'opposition des riverains du Boulevard de la Chapelle (Paris Xe) a payé. La première salle de shoot française sera adossée à l'Hôpital Lariboisière, situé dans le même arrondissement. 

Photo de l'Hôpital Lariboisière sur Twitter

Dans la soirée du 7 avril 2015, les députés français de l’Assemblée nationale avaient adopté l’article 9 du Projet de loi de Santé qui prévoit une expérimentation de six années pour les « salles de consommation à moindre risque » (SCMR). Plus souvent appelées « salles de shoot », la première expérimentation va commencer sur le terrain de l’Hôpital Lariboisière dans le 10ème arrondissement de Paris.

 

L'implantation Boulevard de la Chapelle abandonnée 

C’est le maire de l'arrondissement, Rémi Féraud (PS), ainsi que l'adjoint au maire de Paris chargé de la Santé (Bernard Jomier) qui l'ont annoncés au quotidien Le Monde ce lundi 25 mai. « Deux ou trois lieux possibles sont envisagés sur l'hôpital, pour cette salle de consommation de drogue à moindre risque, mais le lieu définitif n'a pas encore été décidé », a affirmé M. Féraud auprès de l’Agence France Presse (AFP).
« L'ancienne implantation prévue (boulevard de la Chapelle), critiquée notamment par des riverains, est abandonnée pour des problèmes d'enclavement et de difficultés d'accès, a-t-il rajouté, précisant que le lieu serait déplacé de 200 mètres seulement. »

 

Dans l'hôpital, mais avec une entrée séparée 

Plus en détails, le Dr Bernard Jomier a de son côté confié à l’AFP que « c’est un dispositif santé que l’on va adosser à l'hôpital », même si son accès ne se fera pas par la grande porte principale, mais de façon plus discrète, sur le côté. »
Une annonce confirmée par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) qui a indiqué au journal Le Monde travailler avec la ville de Paris pour pouvoir accueillir ce centre : « les discussions portent sur l’emplacement dans l’Hôpital Lariboisière qui est le plus adapté ». Deux lieux seraient pour le moment à l’étude, l’un en « dur » et l’autre en Algeco (construction modulaire), d’une superficie de 200 m2 à chaque fois.
Pour les élus parisiens, cette collaboration avec l’hôpital souligne que la nouvelle implantation choisie « indique clairement que c'est une problématique de santé publique », rappelant que le projet vise à répondre au risque infectieux (VIH, hépatites...) des usagers de drogue.

 

Début au premier trimestre 2016 ?

Côté calendrier, le Dr Jomier a jugé « illusoire » d'envisager une ouverture de la salle avant la fin 2015, mais estimé que, si les textes examinés au Parlement (Sénat en septembre et octobre puis Assemblée nationale) sur le sujet étaient votés, le projet pourrait commencer à être mis en place au premier trimestre 2016.
Après cette date, deux autres villes sont aussi pressenties pour accueillir ces salles de shoot. Il s’agit de Bordeaux et Strasbourg, même si rien n’est encore décidé puisque l’on ne connaît même pas encore la date d’ouverture de la salle parisienne.

Pour rappel, ces salles, déjà expérimentées dans une dizaine d'autres pays (la plus ancienne en Suisse a été créée il y a trente ans), sont destinées à des toxicomanes majeurs précarisés, qui se droguent dans des conditions d'hygiène précaires, souvent dans la rue ou des halls d'immeuble.