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L'ambroisie envahit l'Europe

Par Stéphany Gardier

L’ambroisie est devenue en quelques années un véritable fléau dans l’Hexagone. Si quelques – rares – régions restent épargnées, une bonne partie du territoire doit faire face à un envahissement d’Ambrosia artemisiifolia, « mauvaise herbe » qui croît aussi bien en terrain urbain que dans les campagnes. Avec le développement de la plante, c’est le nombre d’allergiques qui a explosé. En Rhône-Alpes, des données récentes indiquaient un doublement des personnes concernées en une dizaine d’années. Et selon une étude, que rapporte Le Parisien, le pire reste à venir.

 

On savait le réchauffement climatique responsable de bien des maux, mais de là à imaginer que l’augmentation de la température moyenne sur le globe allait rendre la vie des allergiques infernale... Et pourtant… Les travaux publiés par des chercheurs de différents pays, dans la revue Nature Climate Change, indiqueraient que « les concentrations en pollen d’ambroisie pourraient quadrupler en Europe d’ici 2050 », peut-on lire dans Le Parisien.

Quelques degrés en plus, et la plante pourrait croître plus rapidement dans les régions qu’elle a déjà colonisées, mais aussi s’installer plus au nord, dans des zones où, pour l’instant, la plante ne pose pas de problème sanitaire.

 

Si la mauvaise herbe inquiète tant, c’est qu’elle a un pouvoir allergisant important (5 grains de pollen par mètre cube d’air suffisent à déclencher des symptômes). Dans la seule vallée du Rhône (région particulièrement touchée), les frais de santé liés aux allergies à l’ambroisie auraient atteint les 20 millions d’euros en 2011, souligne dans Le Parisien Bruno Chauvel, chercheur à l’INRA et coordinateur de l’observatoire des ambroisies.

 

En Hongrie, l’ambroisie a déjà conquis la moitié du territoire. Une situation que la France veut éviter à tout prix. Récemment, un plan de 5 actions a ainsi été proposé par le Comité parlementaire du suivi du risque ambroisie. Les mesures suggérées pourraient aider à lutter entre autres contre la dispersion des graines, qui compte aujourd’hui pour un tiers dans l’augmentation des concentrations de pollen. Le réchauffement climatique serait, lui, responsable des deux tiers de l’augmentation prévue d’ici 2050.

 

Première publication le 26 mai 2015