Parmi les personnes qui consomment du cannabis médical pour soulager une douleur chronique, ceux qui prennent en plus des opioïdes, n’ont pas un risque accru de tomber dans des excès d’alcool ou à d’autres substances. C'est ce que révèle ce mardi une étude publiée dans le Journal of Studies on Alcohol and Drugs relayée par le site santé log.
Des résultats surprenants
Les chercheurs ont examiné les données de 273 patients suivis dans une clinique du Michigan (Etats-Unis) et ayant recours à du cannabis thérapeutique. Parmi les participants, plus de 60 % ont signalé utiliser égalemement de médicaments antidouleur sur ordonnance au cours du mois précédant l'étude.
Mais découverte étonnante, les chercheurs n’ont identifié aucune différence significative de taux de consommation d’alcool ou de drogues entre les participants ayant eu une prescription conjointe d’analgésiques ou non.
Face à ces résultats, l'auteur principal de l’étude, le Pr Brian Perron, de l'Université du Michigan se dit surpris : « Nous nous attendions à ce que les patients recevant à la fois le cannabis et des opiacés présentent des niveaux plus élevés de dépendance à l'alcool et aux autres drogues, mais ce n’est pas le cas ».
Des conclusions à interpréter avec prudence
Cependant, les participants à l'étude présentaient des taux de consommation d’alcool et de substances autres que le cannabis, plus élevés que la population générale. « Mais cannabis médical ou pas, cet usage ne diffère pas », précise une fois de plus le Pr Brian Perron.
Conclusion des auteurs, « en prenant en compte le risque élevé de dépendance ou de surdosage des opioïdes, il faut envisager le cannabis médical comme une alternative probablement plus sûre dans la gestion de la douleur. Cela suppose aussi, ajoutent-ils, que le cannabis ait un niveau suffisant d’efficacité à long terme et soit utilisé comme prévu. »
Pour finir, ces scientifiques rappellent que ces résultats de recherche portant sur le cannabis médical (dont le système de distribution aux Etats-Unis est complètement séparé de celui des médicaments classiques), doivent encore être interprétés avec « prudence ». « C’est pourquoi, en matière d’usage médical du cannabis, nous appelons, avant tout, au dialogue médecin-patient », concluent-ils.