La Commission européenne donnera d’ici la fin juin un premier avis au sujet de la pétition « Stop vivisection », une initiative citoyenne européenne (ICI) qui a réunit plus d’1,2 millions de signatures, depuis 2012. Cette pétition demande l’interdiction de « l’utilisation d’animaux considérés comme des modèles biologiques de l’homme à des fins scientifiques ».
En clair, cette initiative réclame de mettre un terme à l'expérimentation animale en Europe, que ce soit dans les laboratoires de recherche fondamentale, dans l’enseignement de la biologie et de la médecine humaine, mais aussi dans la toxicologie.
Une communauté scientifique divisée
A l’origine de cette initiative, qui pour être validée par la Commission européenne nécessite au moins un million de signataires, l’association européenne Antidote. Les principaux soutiens de la pétition sont André Ménache, vétérinaire et zoologiste anglais, l’Italien Gianni Tamino, professeur de biologie et le Français Claude Reiss, biologiste et ancien directeur de laboratoire au CNRS. Ces derniers estiment en effet que « le modèle animal, n’ayant pas de portée prédictive pour l’homme est sans valeur scientifique », puisque selon eux, aucune preuve statistique démontre l’efficacité et la fiabilité de la vivisection.
Face à cette initiative, l’Académie nationale de médecine, l’Académie des sciences, l’Académie nationale de Pharmacie et l’Académie Vétérinaire de France ont tenu à rappeler, dans un communiqué commun, que « la directive 2010/63 exige des chercheurs le respect de règles strictes en matière de protection et de bien-être animal. « Certes l’homme est différent de l’animal, mais il existe une similitude presque parfaite entre les gènes d’une souris et ceux d’un humain », souligne les scientifiques. Pour ces derniers, il existe déjà des « méthodes alternatives » pour les cas où « il est scientifiquement possible d’y recourir », mais ils estiment que ces méthodes ne peuvent pas remplacer tous les essais sur les animaux.
De plus, pour les scientifiques, « les grands progrès en matière de médecine humaine ont été réalisés grâce à l’expérimentation animale et les progrès futurs sont conditionnés par ce type de recherche ». Reste à savoir si, protection animale et progrès scientifique feront à l’avenir bon ménage.