Après la petite pilule bleue et les injections, une simple crème. Un nouveau traitement des troubles de l’érection fera son arrivée le 1er juin dans les pharmacies. Vitaros, c’est son nom, est le premier traitement local à être disponible sur le marché français. « C’est une vraie innovation dans la mesure où il s’agit d’un traitement local et non invasif », confie à Pourquoidocteur le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue et andrologue à Paris.
Le traitement local des troubles de l’érection agit sur le même principe que les injections dans la verge : une molécule, la prostaglandine, stimule la circulation sanguine uniquement au niveau du sexe. Les fabricants « ont ajouté un produit, le nexACT, qui transporte les molécules à travers la membrane. Elles se diffusent mieux. C’est pour cela qu’une seule goutte au niveau du méat urinaire fonctionne », détaille Sylvain Mimoun.
« Une sorte de pesanteur »
Moins invasive que les injections, la crème est plus rapide que les comprimés (15 minutes contre une heure). Elle comporte aussi moins d’effets secondaires que le Viagra et les médicaments apparentés. « Quand un homme prend un comprimé vaso-actif, certains peuvent avoir des maux de tête, des rougeurs au visage, mal au dos… Certains hommes ont même arrêté de prendre leur traitement à cause de cela. Le fait que ce soit un traitement local évite cet effet systémique », estime le Dr Mimoun.
Mais comme tout traitement, Vitaros comporte des contre-indications et des effets secondaires. Les hommes qui ont fait un infarctus du myocarde, souffrent d’hypotension orthostatique ou à risque de thrombose ne pourront pas prendre cette crème.
Son utilisation peut aussi entraîner un effet secondaire assez déroutant.
« L’homme peut sentir une sorte de pesanteur au niveau du gland. A la différence des comprimés, avec lesquels on a l’impression que le sang circule du bas vers le haut et on sent sa verge progressivement dure, la sensation est d’abord en haut et il faut faire en sorte que le bas remonte vers le haut pour que l’érection devienne naturelle », précise Sylvain Mimoun. C’est donc une gymnastique de l’esprit qui doit être enseignée au patient. La crème doit aussi être complétée par le port d'un préservatif.
Remboursée dans certains cas
La crème Vitaros, commercialisée par le laboratoire Majorelle, sera disponible sur ordonnance à partir du 1er juin, au prix de 10 euros par boîte. Mais elle devrait être prise en charge dès juillet, selon les mêmes modalités que les injections intra-caverneuses. « Elle sera remboursée à 15 % pour quelques patients, et à 100 % pour des patients qui souffrent d’une dizaine de maladies bien définies, comme la paraplégie, le cancer de la prostate opéré ou le diabète compliqué, explique Sylvain Mimoun. L’intérêt de ce remboursement, c’est qu’il fixera un prix que tous les pharmaciens connaîtront. Pour Monsieur-tout-le-monde, le prix ne sera pas aberrant. » Car les comprimés (Viagra, Cialis…), qui ne sont pas remboursés, ont des prix extrêmement variables dans les officines.