Travailler la nuit, le week-end, en 2 fois 8, autant de types d’horaires auxquels les salariés doivent s’adapter. Le lien entre le travail nocturne et la mauvaise santé n’est pas nouvelle, et une étude récente vient enfoncer le clou.
Des chercheurs de la faculté de médecine de l’université du Wisconsin, aux Etats-Unis, ont démontré que le travail en horaires décalés peut entraîner de l’obésité, des troubles du sommeil et des problèmes cardiaques. Ils ont enquêté sur les implications sanitaires du travail en horaires atypiques et la façon dont cela affecte le sommeil, le poids et le risque de diabète. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue américaine Sleep Health.
80 % des salariés en horaires décalés en surpoids
L’étude, dirigée par Marjory L. Givens, s’est portée sur une enquête de l’Etat du Wisconsin sur 1593 personnes, entre 2008 et 2012. Les participants y avaient subi un examen physique pour établir leur indice de masse corporelle (IMC). Un autre groupe de 1400 personnes atteintes de diabète de type 2 a également été évalué. L’équipe de recherche a également déterminé les habitudes de sommeil des participants grâce à un entretien.
Les chercheurs ont révélé que près de la moitié des employés en horaires décalés souffraient de surpoids, contre un tiers de ceux qui avaient un emploi du temps traditionnel, entre 9h et 17h. L’insomnie touche ainsi près d’un quart des employés en "décalés" contre 16,3 % des salariés traditionnels. Plus d’un travailleur sur deux en horaires atypiques déclare manquer de sommeil contre 43 % dans l'autre groupe.
Le milieu hospitalier plus affecté
« Des études observationnelles ne peuvent pas prouver la causalité, mais il ya suffisamment de preuves qui suggèrent que les horaires décalés peuvent nuire à la santé », a déclaré Javier Nieto, l’un des chercheurs de l’étude. Marjory L. Givens précise que les travailleurs en "décalés’’ sont le plus souvent les hommes, les minorités et les personnes avec un faible niveau de scolarité, qui travaillent en milieu hospitalier ou dans les industries ».
Le sommeil est vital à l’organisme puisqu’il est réparateur et régulateur. Dormir permet au corps d’équilibrer les sécrétions hormonales et métaboliques et notamment de contrôler la glycémie et l’appétit. C’est pourquoi les chercheurs invitent les employeurs à atténuer les effets des horaires atypiques sur la santé cardiaque de leurs salariés et à réduire les disparités de santé au sein de la population active.