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Congrès sur la pollution lumineuse

La lumière artificielle nuit à notre santé

Par Dilan Fadime Yavuz

Des chercheurs internationaux, réunis au 3e congrès sur la pollution lumineuse au Québec, ont expliqué que la lumière artificielle serait néfaste pour la santé.

SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Les rayons ultraviolets du soleil et leur impact sur la peau sont bien connus des spécialistes. Ce qui l’est moins, ce sont les effets de la lumière bleue sur la santé humaine. Lors du 3e congrès international Artificial Light at night (ALAN) qui s’est tenu du 29 au 31 mai dernier à Sherbrook, dans la région du Québec au Canada, les chercheurs ont démontré que la lumière artificielle est néfaste pour la santé.
Plus de 120 spécialistes venus de 12 pays différents ont présenté les résultats de leurs recherches. « C'est un domaine très novateur, les gens ne connaissent pas tous les effets négatifs de l'éclairage artificiel », explique pour le site canadien La Tribune, Johanne Roby, coordonatrice du congrès et professeur de chimie au Collège d'enseignement général et professionnel (Cégep) de Sherbrooke.

Dérèglement de l’horloge biologique

On pourrait penser à première vue que cette lumière est inoffensive, mais loin de là. La lumière bleue dérègle l’horloge biologique en supprimant la sécrétion de mélatonine, une hormone responsable de sa régulation. Pour les chercheurs, ce dérèglement entraîne un sommeil plus court et donc moins réparateur pour l’organisme, mais peut également conduire à l’obésité ou à la dépression.
« Si on ne change pas nos comportements, ça va devenir un problème de santé public sérieux », s’alarme Johanne Roby à la chaine Ici Radio Canada. La surexposition à la lumière bleue peut aussi avoir des effets néfastes sur la santé visuelle.

Omniprésente, la lumière bleue se retrouve dans la plupart des objets électroniques de notre quotidien : éclairage public, smartphone, téléviseur, tablette ou ordinateur portable. « Toute la lumière blanche qui nous entoure le soir contient de la lumière bleue. Lorsqu'on regarde cette lumière, notre cerveau interprète que c'est le matin. Il met donc notre corps en état d'éveil pour dire : "Lève-toi, il est temps d'aller travailler". Mais il faudrait plutôt que ce soit l'inverse », indique la chercheuse.

Un pictogramme pour prévenir les risques

Pour alerter les usagers sur les dangers de la lumière bleue, l’équipe du Cégep développe actuellement une échelle de dangerosité, un peu comme pour les indices UV, qui permettrait d'informer à l'aide d'un pictogramme les consommateurs sur les risques liés à l'éclairage artificiel.
« On souhaite que les industries apposent ce genre de pictogramme sur les produits d'éclairage pour que le public soit au courant du type d'ampoule qu'ils sont en train d'acheter et quel est son impact sur leur santé », ajoute Johanne Roby. De leur côté, les chercheurs conseillent de veiller à éclairer les lieux publics de manière raisonnable avec une faible intensité et en privilégiant les lumières jaunes aux blanches.

En 2014, selon une étude réalisée par Millward Brown, les Français passaient en moyenne 1h 20 par jour sur leur smartphone. La même année, Médiamétrie révélait que chaque Français passait en moyenne 3h 46 devant le petit écran. Autant de raisons d’éteindre son smartphone et ses écrans quelques heures avant de dormir.