Un camp de migrants dans le XVIIIe arrondissement de Paris a été évacué par les forces de l’ordre, ce mardi vers 6h30. Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, a déclaré à France Info que « les campement sont des lieux qui, en terme d’épidémie et en termes sanitaires, sont toujours des risques d’abord pour ceux qui y habitent. Il faut s’assurer et veiller que chacun de ceux qui étaient là soit relogé rapidement dans de bonnes conditions ».
Les quelques 350 migrants, installés sous le métro aérien de La Chapelle, avaient été prévenus par l’affichage, dans le week-end, d’un arrêté préfectoral leur demandant de quitter les lieux sous 48 heures. Des dizaines de policiers et de gendarmes ont été mobilisés pour l’opération. La circulation a été coupée aux abords du campement.
Un risque d’épidémie de dysenterie
Pour la ministre, cette évacuation « répond à une exigence sanitaire ». Le camp avait connu, il y a peu, des cas de gale et un risque d’épidémie de dysenterie était à craindre, selon le préfet. Pourtant nettoyé une fois par semaine par la Mairie, les conditions d’hygiène s’étaient dégradées.
Originaires du Soudan, d’Erythrée, de Somalie ou encore d’Egypte, les migrants étaient de plus en plus nombreux depuis le mois de février, lorsque des femmes et des enfants, arrivés du sud de l’Italie, sont venus « grossir » le camp, rendant la situation critique.
Des propositions d’hébergement
Dès jeudi, le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, avait assuré que des « propositions d’hébergements individualisées » seraient faites. Plusieurs associations dont Emmaüs et France Terre d’Asile s’étaient entretenues avec les migrants pour déterminer quel hébergement serait adapté à leur situation.
« Les femmes avec enfants relèvent de l'aide sociale à l'enfance de la ville » et les 160 personnes demandeurs d'asile relèvent des centres d'accueil ou Cada, avait alors détaillé le préfet. 200 autres seraient « en transit » sur le territoire en attendant de pouvoir partir en Grande-Bretagne ou dans les pays nordiques, se verront proposer « une mise à l'abri temporaire » de trois jours à une semaine. La ville de Paris devrait également héberger 74 personnes, dont les mineurs, dans des hôtels.
Le président de l’association France Terre d’Asile, Pierre Henry explique sur Twitter que « l’opération d’évacuation du camp (…) est une opération humanitaire, d’accès aux droits, à la demande d’asile ».
L'opération d'évacuation du camp de La Chapelle est une opération humanitaire , d'accès aux droits , à la demande d'asile #droit#
— Pierre Henry (@pierrehenry75) 2 Juin 2015