L’ardoise est salée, l’Assurance maladie (CNAMTS) compte bien l’alléger. Selon un document consulté par l’Agence France Presse (AFP) et relayé par vos quotidiens, l’organisme prépare un plan d’action pour réduire les dépenses liées aux arrêts de travail.
En 2013, plus de 203,6 millions de journées ont été indemnisées pour maladie au bénéfice de 4,7 millions de personnes et pour un coût de 7 milliards, indique le rapport qui, d’après l’AFP, doit être présenté ce mercredi en conseil.
Pas de surprise, les troubles musculo-squelettiques, les troubles mentaux et les épisodes dépressifs représentent, à eux seuls, plus de la moitié du nombre de journées indemnisées pour des arrêts longs.
Car ce qui inquiète la CNAMTS, c’est avant tout la répartition de ces arrêts. Ceux de moins de 30 jours sont les plus fréquents (76 %) et pèsent 20 % des dépenses, relève l’Agence de presse. En revanche, les arrêts maladie d'un à six mois représentent 19 % du volume, mais 41 % des dépenses. Et les arrêts dits « longs », au-delà de six mois, 5 % du volume mais 39 % des dépenses.
L’Assurance maladie veut donc mettre un terme à cette spirale dans laquelle le nombre de bénéficiaires diminue (-2,7 % au premier semestre 2014) alors que le nombre de jours indemnisés progresse (+2,8 %).
Des rappels à l’ordre seront adressés à des médecins qui prescrivent, sans justification particulière par rapport à d'autres confrères, plus d’arrêts et de plus longue durée. Le document cité par l’AFP est éloquent : « Si ces médecins baissent de 1 jour la durée de prescription d'IJ (indemnités journalières, ndlr) de leurs patients, cela représente 33 millions d'euros d'économies ».
Autre piste, des agents facilitateurs pourraient accompagner les patients en arrêt sur une longue période vers une reprise d’activité. En essayant, par exemple, des les guider dans leur parcours de soins composé du médecin traitant, du médecin du travail et parfois des services sociaux.
Sans nier les différents facteurs qui font grossir l’enveloppe des IJ, comme le vieillissement de la population active, plus touchée par les maladies chroniques, ou les épidémies de grippe, la CNAMTS entend cependant maîtriser ce poste en agissant sur les comportements.