Pour le moment, ils ne sont que dix. Mais à terme, 3 300 personnes pourraient bénéficier de la LifeVest. Ce gilet connecté est bien plus qu’un gadget : ce défibrillateur cardiaque permet de protéger les patients dont le pacemaker a dû être retiré, ou en attente de transplantation. Trois patients expérimentent le dispositif au CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine), comme le rapportent nos confrères de Ouest-France.
Le défibrillateur cardiaque portable se présente comme un gilet muni d’électrodes. Quatre d’entre elles servent à surveiller les battements du cœur en permanence. Un mini-ordinateur transmet les informations au cardiologue prescripteur. En cas d’anomalie, le dispositif vibre, sonne ou parle. En cas d’inconscience du patient, trois autres électrodes prennent le relais : elles délivrent un gel puis administrent jusqu’à cinq chocs électriques. L’objectif est clair : améliorer le taux de survie des arrêts cardiaque hors hôpital, qui n’est que de 5 %.
Le CHU de Rennes expérimente des LifeVest... par OuestFranceFR
426 chocs inappropriés
Selon les estimations de la Haute Autorité de Santé (HAS), 3 300 personnes pourraient bénéficier de la LifeVest. La HAS définit dans ses recommandations quatre indications précises. Les patients dont le pacemaker a été retiré, qui ont subi un infarctus du myocarde pourraient être éligibles.
Outre l’intérêt dans la réanimation, le dispositif présente un réel « intérêt de santé publique au vu de la gravité de la pathologie », précise l’Autorité. Mais le coût n’est pas négligeable : 3 180 euros par mois de location. C’est pourquoi l’Assurance maladie, depuis mars, prend en charge cette dépense. Elle soumet le dispositif à certaines conditions strictes : une assistance téléphonique et un service de dépannage doivent être disponibles en permanence. Le personnel du service prescripteur doit être formé. Une prestation de maintenant accompagne également chaque LifeVest.
Malgré toutes les précautions, le dispositif n’est pas fiable à 100 %. Sur 50 000 patients traités dans le monde, 426 ont déjà reçu des chocs inappropriés. L’Agence américaine de sécurité des aliments et des médicaments (FDA) a quant à elle reçu 3 500 rapports de dysfonctionnement.