Cyber-harcèlement ou harcèlement « traditionnel » n’ont pas le même effet. Des chercheurs de l’université du New-Hampshire (Etats-Unis) ont interrogé 791 jeunes Américains (10-20 ans) en 2013 et 2014. Parmi ceux qui ont été victimes de harcèlement, tous ne souffrent pas des mêmes séquelles. Le harcèlement en ligne a moins d’impact sur le plan émotionnel, concluent les auteurs dans Psychology of Violence.
Un tiers des jeunes gens interrogés ont déjà été victimes de harcèlement. La majorité subissait les foudres de personnes physiques (54 %) ou souffrait des deux types de violences. Le cyber-harcèlement, lui, est plus marginal (15 %).
Il n’y a pas que la répartition qui change : le profil des violences morales aussi. Les incidents en ligne impliquent plus de témoins, mais moins de bourreaux, souligne l’étude. Comme les auteurs du harcèlement sont plus souvent des étrangers ou restent anonymes, la détresse psychologique des victimes est moindre. L’autre facteur clé, c’est la durée beaucoup plus courte des incidents signalés par les adolescents.
Le harcèlement « mixte », qui fait beaucoup parler de lui avec l’application Gossip, aggrave la situation. Souvent, les bourreaux « savent des choses gênantes à propos de la victime. » Les incidents sont plus graves. Ils commencent davantage par une simple plaisanterie, surviennent sur des durées plus longues (un mois ou plus) et finissent plus régulièrement à une blessure physique. Mais s’il est possible d’agir contre le harcèlement physique, les recours face à une violence en ligne sont beaucoup plus compliqués.