Que se passera-t-il après que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) aura rendu sa décision au sujet de l’avenir de Vincent Lambert ? C’est la question que pose Le Monde dans son édition du jour.
Ce vendredi aux alentours de 11h, la CEDH dira, après un an d’instruction, si elle estime que la décision collégiale d’arrêter les soins, prise début 2014 par l'équipe soignante et une partie de la famille de Vincent Lambert, est contraire ou non à la Convention européenne des droits de l’homme.
Pour autant, il n'est pas certain que l’issue de cet ultime recours juridique soit la fin du triste feuilleton qui, depuis deux ans déjà, déchire la famille de Vincent Lambert, autour de l’avenir du jeune homme, plongé dans un état de conscience minimale depuis un accident de la route survenu en 2008.
Opter pour une sédation profonde terminale – comme le prévoit la loi sur la fin de vie –, ou, au contraire, continuer à maintenir les soins ? Voilà tout le dilemme auquel ont été confrontés la famille, les médecins, puis par la suite, le tribunal administratif et le Conseil d’Etat, avant que la CEDH ne soit saisie.
Pour l’équipe soignante qui s’occupait de Vincent Lambert au CHU de de Reims, ainsi que son épouse et la majorité de ses frères et sœur, il est clair que le jeune homme est dans un état incurable. A contrario, pour ses parents, Vincent n’est pas en fin de vie, mais en situation de handicap.
Selon Le Monde, la décision la plus plausible qui devrait être prise par la CEDH est une confirmation de la décision du Conseil d’Etat, prise le 24 juin 2014, qui rendrait alors possible l’interruption de l’alimentation et de l’hydratation.
Mais, même dans cette éventualité, les parents de Vincent Lambert pourraient tenter de nouveaux recours légaux, notamment en faisant valoir le fait que la décision collégiale d’arrêt des soins prise début 2014 par l’équipe soignante avait été validée par le Dr Eric Kariger, qui, depuis, n’exerce plus au CHU de Reims.
Le feuilleton n’est donc clairement pas fini, et malheureusement, la situation de Vincent Lambert restera sans doute en suspens encore quelques temps. Mais la décision annoncée ce matin aura des répercussions au-delà de ce cas particulier ; la décision de la CEDH pourra en effet faire jurisprudence sur la fin de vie pour les 47 états membres du Conseil de l’Europe, comme le souligne Nicolas Hervieu, dans les colonnes du Monde.