L’affaire à fait grand bruit cette semaine. Selon l’association AIDES, un tiers des dentistes refuseraient purement et simplement de recevoir une personne séropositive au sein de leur cabinet. Une grande partie d’entre eux useraient d’arguments fallacieux afin d’empêcher un rendez-vous. Des manières d’un autre âge qui avaient mis en lumière les effrayantes discriminations auxquelles sont confrontées les patients atteints du VIH en France.
L'Ordre National des Chirurgiens-Dentiste (ONCD) a vivement réagi, se fendant d’un communiqué rappelant les valeurs de leur profession. S’il est bien pris note de ces chiffres, l’ONCD condamne ces pratiques qu’elle qualifie d’indignes. Il est également rappelé que les chirurgiens-dentistes ne se pliant pas aux règles de déontologie s’exposent à « des poursuites, tant devant les juridictions disciplinaires, que pénales ».
Le communiqué de l’ONCD explique que tout individu, peu importe sa maladie, doit « bénéficier d'une même chaîne de décontamination et de stérilisation », d’autant plus que certains porteurs du VIH peuvent ne pas être au courant de leur infection…
De faux arguments
Les militants de l’association Aides avaient appelé 440 dentistes pour prendre rendez-vous en précisant qu’ils étaient séropositifs. 3,6 % des d'entre eux ont purement et simplement refusé de recevoir le patient à cause du VIH. Mais surtout, 30 % des professionnels ont trouvé des prétextes pour écarter cette demande (matériel inadapté) ou dissuader le patient (dépassements d’honoraires, horaires contraignants, etc).
En revanche, si les réfractaires existent, l’association AIDES souligne que pour la majorité des dentistes contactés (58 %), tant sur les pratiques de soins, l’accueil et la communication, les règles déontologiques. ont été respectées « Certains ont même fait preuve de bienveillance », tient à souligner l’enquête.
AIDES souhaite rappeler qu’il est impossible pour un dentiste d’être infecté par le VIH a moins d’une relation sexuelle non protégée avec une personne infectée. Si un patient saigne des gencives, le praticien ne risque rien car il est protégé par des gants.