Face aux complémentaires santé (mutuelles, assureurs, instituts de prévoyance) qui viennent de créer une association commune pour piloter leur dispositif technique de tiers payant généralisé, les syndicats médicaux ne lâcheront rien.
Alors que la généralisation totale de la dispense d'avance des frais de santé pour les Français est prévue pour 2017, une première étape doit avoir lieu d'ici quelques jours. Le tiers payant intégral et obligatoire va en effet être mis en place pour les bénéficiaires de l'Aide à la Complémentaire Santé (1) dès le 1er juillet. Pour le principal syndicat de généralistes, MG France, cela va se faire sans aucune garantie de paiement pour le médecin traitant.
Plus de tâches administratives en consultation
Dans un communiqué de presse publié ce vendredi, l'organisation rappelle pourtant que « dès juin 2014, MG France exprimait son refus d'un tiers payant obligatoire et sans garanties ».
Or en pratique, le généraliste va devoir vérifier la carte vitale du patient, son attestation de tiers-payant, le type de contrat et sa validité, ou encore décider si le tiers-payant sera total ou pas selon le syndicat.
MG France espère, par ailleurs, que le patient aura autorisé le prélèvement des franchises sur son compte et n'aura pas changé de médecin traitant. Enfin, ces médecins sont mécontents du fait qu'ils devront bientôt réclamer la part restant due par le patient dans un bon nombre de cas malgré l'affichage "tiers payant total" avancé par les politiques.
Encore de l'administratif une fois le patient parti
Toute ces formalités qui devront se faire devant le patient, lors de sa consultation, ne sont que quelques une des tâches administratives pour les médecins. Une fois la consultation terminée, « le généraliste devra, si tout se passe bien, vérifier que les sommes attendues sont bien arrivées sur son compte, et si, ce n'est pas le cas, les réclamer », déplore le syndicat.
Face à ce constat, MG France indique au gouvernement qu'aucun généraliste « n'acceptera de consacrer son temps professionnel à gérer ce dispositif ubuesque en dehors des consultations pour lesquelles ce service est nécessaire au patient. « Le tiers-payant annoncé est bien une injonction politique, sans garanties ni moyens, en pratique irréalisable par les professionnels de santé », conclut-il.
(1) L’ACS est réservée aux personnes dont les ressources sont légèrement supérieures au plafond d’attribution de la CMU-C, Les études du Fonds CMU.