L’épidémie de coronavirus qui sévit actuellement en Corée du Sud est grave, très grave. C’est en tout cas ce que laisse penser la décision prise par le vice-premier ministre du pays il y a quelques heures, et relayée par le quotidien britannique The Guardian. Les téléphones portables des quelques 2000 personnes mises en quarantaine seront tracés afin de connaître en temps réel leur position et d’éviter que toute personne ne sorte d’une « zone contrôlée ».
Si cette mesure peut être ressentie comme un manquement aux libertés individuelles fondamentales, elle semble être un mal nécessaires afin d’endiguer le virus Mers qui en est déjà à sa cinquième victime au sein du pays du matin calme. Il y a quelques jours, les personnes mises sous surveillance n’étaient que 700.
Surveiller les zones mises en quarantaine
Le gouvernement coréen, ouvertement critiqué ces derniers jours pour son manque de transparence dans la gestion de l’épidémie, a décidé de passer à l’action. « Il faut comprendre que cette mesure est nécessaire pour la bonne santé de nos familles et de nos voisins », s’est justifié le ministre Choi Kyung-hwan, lors d’une conférence de presse.
Par ailleurs le gouvernement a annoncé l'ouverture de 24 centres de santé qui auront pour but d’accueillir les personnes infectées, ou soupçonnées d’avoir étés en contact avec le virus.
Il faut dire que le temps presse, ces derniers jours 14 nouveaux cas ont été détectés en Corée du Sud, hissant le pays tout en haut de la liste des régions les plus touchées (hors Moyen-Orient, foyer reconnu de l’épidémie). Les personnes mises en quarantaine le sont dans des établissements de santé, mais peuvent la plupart du temps rester chez elles.
La décision de tracer les téléphones portables des individus concernés permet ainsi de vérifier si la mise en quarantaine est bien respectée. Dans le sud-ouest du pays, c’est un village entier qui a été temporairement placé sous surveillance.
C’est le 20 mai dernier que les premiers cas d’infection par le coronavirus ont été rapportés en Corée du Sud. Depuis, la peur s’est installée dans la population et près de 1000 écoles ont été fermées dans l’ensemble du pays, afin d’éviter tout risque de propagation du virus.
La Corée du Sud a cependant annoncé un cinquième décès dû au MERS-CoV. La dernière victime est un homme de 75 ans, décédé aux urgences d’un hôpital de Séoul. Deux membres du personnel médical sont eux aussi soupçonnés d’être infectés.
Une maladie difficile à soigner
A l’heure actuelle, plus de 20 pays sont touchés par ce virus pour lequel il n’existe ni vaccin ni traitement. Depuis 2012, 400 morts sont à dénombrer en Arabie Saoudite, principal foyer du virus. Le MERS-CoV se manifeste très souvent par de la fièvre et des signes respiratoires qui peuvent provoquer chez les patients des pneumonies sévères. L’Institut national de Veille Sanitaire (InVS) rappelle sur son site que la période d’incubation maximale est de 14 jours.