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Idée reçue

Manger le placenta : une mode qui présente des risques

Par Hugo Septier

Des scientifiques combattent les idées reçues et affirment que, non, manger le placenta après l'accouchement n'est pas bénéfique pour la santé, bien au contraire.

Rafael Ben-Ari/Chameleo/REX/SIPA
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Quel est le point commun entre Joey Starr et Kourtney Kardashian ? Ce sont des stars ? Oui, pas mal. Ils sont parents ? Oui, vous brûlez, mais encore un petit effort. Non, vraiment pas ? Bon, on va vous aider : ces trois célébrités, comme des dizaines d’autres d’ailleurs, ont avoué avoir mangé le placenta après la naissance de leur bébé. Vous trouvez ça bizarre ? Eux trouvent ca plutôt normal puisque, selon une croyance populaire maintenant bien répandue, manger cet organe qui a pour but de connecter l’embryon à la paroi utérine serait bon pour la santé.

Et pourtant, selon une étude de la Northwestern University, il n’existerait aucune preuve scientifique tangible de ces bienfaits. Au contraire, ingérer le placenta pourrait provoquer certains effets indésirables. L’étude, un peu taquine sur le sujet, recommande aux célébrités concernées (et pas qu'eux, si jamais vous étiez tentés) de consulter des médecins plutôt que de suivre les conseils trouvés sur des blogs et certains sites douteux.

Une pratique courante chez les stars

Les travaux, publiés dans la revue Archives of Women's Mental Health, nous informent que consommer le placenta ne soignerait pas la dépression post-natale, et ne soulagerait pas non plus les douleurs de l’accouchement. Pour cela, les scientifiques ont épluché différentes études concernant cette habitude alimentaire chez les humains, mais aussi chez les animaux. Ils en ont conclu que manger le placenta, cru, cuit ou en ragoût n’est pas forcément une bonne idée.

« Il existe beaucoup de témoignages de femmes qui affirment que consommer le placenta de leur bébé est bénéfique, mais cela reste subjectif. Or, aucune recherche n’a été faite sur les risques de cette pratique », affirme le Dr Crystal Clark, en charge de l’étude. Les scientifiques n'écartent ainsi pas la possibilité que manger le placenta puisse altérer la qualité du lait maternel, et donc de l’alimentation du bébé. « Les femmes doivent absolument faire plus attention à ce qu’elles mangent durant cette période ». Un conseil qui ne concerne cependant pas Joey Starr, qui, lui, ne donne pas le sein à son enfant (enfin jusqu’à preuve du contraire).

Ainsi, les femmes ne savent pas ce qu’elles ingèrent lorsqu’elles consomment le placenta. Selon l’étude, il n’existe aucune protection prise au moment de la conservation de l’organe et, à la manière d’une nourriture « classique », il n’existe pas de conservation adéquate pour ce type d’aliment.

Pas de suivi alimentaire 

En Chine, déguster son placenta est une coutume courante. Pratique séculaire de la médecine chinoise, elle permettrait aux jeunes mamans de parer le « babyblues » et d’éviter la déprime. Si cette étude tend à nous prouver l’inverse, nous vous conseillons fortement de ne pas céder à la tentation, histoire de ne pas avoir à vous demander si succomber au cannibalisme était une bonne idée. En France, il demeure cependant impossible de récupérer son placenta après un accouchement à l'hôpital. Mais pour les jeunes mamans qui accouchent à la maison, tout reste possible...