Alpha-synucléine : ce nom ne vous dit sans doute rien, et pourtant, cette protéine joue un rôle majeur dans le développement de la maladie de Parkinson. Hier, une équipe de recherche franco-belge a publié dans la revue scientifique Nature de nouveaux résultats sur l’alpha-synucléine qui pourraient, selon Le Parisien, ouvrir la voie au développement de traitements curatifs pour cette pathologie neurodégénérative, qui touche aujourd’hui 1 % des plus de 65 ans en France.
L’alpha-synucléine est connue des neurobiologistes depuis plusieurs années, et en soi, cette protéine n’est pas néfaste pour le cerveau, au contraire. En effet, sans elle, la communication entre les neurones ne se fait pas correctement. Mais en 2003, rapporte Le Parisien, une équipe de scientifiques allemands a montré que c’est l’agglomération de la protéine dans le cerveau, sous forme d’amas, qui est toxique. En 2013, c’est l’équipe de Ronald Melki qui avait affiné encore la compréhension du phénomène. Les chercheurs français avaient en effet isolé cinq types de structures différentes retrouvées dans les cerveaux de personnes malades.
En collaborant avec des chercheurs de l’université belge de Louvain, les scientifiques ont découvert qu’en fait, les amas d’alpha-synucléine n’étaient pas responsables que de la maladie de Parkinson, mais aussi d’une autre maladie neurologique rare, l’atrophie multisystématisée (AMS). Selon la structure des agrégats formés par les protéines, l’une ou l’autre des maladies va se développer.
Pour schématiser cette découverte complexe, Ronald Melki prend une image simple… celle des pâtes ! « Avec des protéines alpha-synucléides, on peut créer des agrégats en forme de linguine ou des spaghettis, et déclarer Parkinson ou l'atrophie multi-systématisée », explique ainsi le chercheur au HuffPost.
Mieux comprendre une maladie est toujours une promesse de trouver de potentielles cibles thérapeutiques, et les chercheurs espèrent bien entendu que cette avancée majeure contribuera au développement de traitements, notamment grâce à des anticorps ciblés. Mais Ronald Melki souligne surtout que ces résultats pourraient permettre un diagnostic précoce et surtout précis : « Aujourd'hui, ce n'est qu'après la mort, en étudiant les tissus nerveux, que l'on peut diagnostiquer à coup sûr Parkinson. Grâce à cette découverte, on peut imaginer que d'ici 5 à 10 ans, un test sanguin pour dépister cette maladie dès l'âge de 45 ans sera mis au point », déclare le chercheur dans le HuffPost.