Et si l’aspirine, cette substance utilisée quotidiennement par des millions de personnes à travers la planète pour soulager des douleurs bénignes, était en fait un moyen efficace pour bloquer la progression du cancer du sein ? C’est en tout cas ce qu’affirme cette étude réalisée par des chercheurs du Cancer Research Unit de Kansas City (Etats-Unis), dont les conclusions ont été publiées dans le dernier numéro de la revue Laboratory Investigation. En fait, de faibles quantités d'aspirine pourraient, en plus d’une chimiothérapie, suffire à empêcher les cellules cancéreuses résiduelles de se renouveler.
L'aspirine empêche la régénération des cellules cancéreuses
Les travaux ont été divisés en deux parties bien distinctes. Premièrement, les chercheurs ont utilisé des cultures cellulaires de cancer du sein. Ces cellules ont ensuite été exposées à de l’acide acétylsalicylique (aspirine), le principal composé de l’aspirine. Après plusieurs jours d’observation, il a pu être souligné que les cellules cancéreuses avaient bien plus de mal à se développer qu’auparavant.
Forts de ces premiers résultats, les scientifiques ont ensuite étudié les effets de l’aspirine sur des souris atteintes de tumeurs agressives. Quotidiennement, il leur a été inoculé l’équivalent de 75 mg d’aspirine pour un humain. A la fin de l’étude, les souris soignées grâce à ce traitement avaient des tumeurs en moyenne 47 % plus petites que les autres. « Nous avons découvert que l’aspirine bloquait les facultés régénératives des cellules cancéreuses », explique le Dr Sudipto Banerjee, en charge de l’étude. « Les résultats ont été satisfaisants dans les deux tests, c’est un bon point de départ pour de prochaines expériences » poursuit-il.
Pour aller plus loin, les chercheurs ont tenté de voir si l’aspirine pouvait également servir de prévention contre le cancer. Pour cela, ils ont donné à un autre groupe de souris des doses d’aspirine pendant 10 jours. Quelque temps après, elles ont été exposées à des cellules cancéreuses. Il a été noté que le cancer avait bien plus de mal à se développer dans les cellules traitées avec de l'aspirine.
Un nouvel espoir de prévention ?
Les scientifiques restent réservés quant à leur découverte : « Bien sûr que cela n’enlève pas 100 % des risques », modère le Dr Banerjee. En revanche, il faut également « avoir à l’esprit que les doses données étaient très faibles, notre marge de manœuvre est encore importante ».