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Chez le rat

Un immunosuppresseur diminuerait l'obésité chez les personnes âgées

Par Hugo Septier

Des scientifiques américains auraient trouvé, en utilisant un médicament normalement employé pour prévenir le rejet de greffons, un moyen de réduire l'obésité des personnes âgées.

JAUBERT/SIPA

L’obésité est un des fléaux majeurs de notre société actuelle, et bien que de nombreux chercheurs tentent de résoudre, ou du moins réduire cette « épidémie », il reste encore beaucoup de travail. A l’heure actuelle, dans les pays industrialisés, 39 % des adultes de plus de 20 ans seraient en surpoids, selon des chiffres de l’OMS. Un phénomène qui n’épargne pas les personnes âgées.

Les scientifiques de l’université de Floride auraient découvert qu’un immunosuppresseur, généralement utilisé pour prévenir le rejet de greffons, aurait la capacité de réduire l’appétit et la masse graisseuse de rats âgés. Un vrai signe d’espoir, puisque l’obésité chez les personnes d’un certain âge devient un problème sanitaire majeur aux États-Unis. D’ici 2020, le taux de personnes âgées devrait avoisiner les 73 millions outre-Atlantique. Un tiers d’entre elles sera obèse.

Une perte de 13 % de masse graisseuse

D’après une étude publiée dans la revue Journal of Gerontology, la rapamycine, également appelée sirolimus, aurait la capacité de deviner de quelle manière le corps produit la leptine, l’hormone qui régule les réserves de graisses et par la même occasion, l’appétit. Les scientifiques extrapolent en imaginant que, chez l’homme, la perte de poids pourrait être liée à une régulation de cette leptine.

Pour prouver cela, le Pr Christy Carter et son équipe ont décidé de tester l’effet de ce médicament sur des rats vieux de 25 mois, soit l’équivalent d’un âge de 65 ans chez l’être humain. Ces animaux ont été choisis de manière précise afin que leur corpulence et leur prise de poids soient proches de celles des séniors obèses. Quelques semaines après le début d’un traitement à base de rapamycine, les scientifiques ont observé une perte de 13 % de la masse graisseuse chez les rats.

Le médicament aurait aussi réussi à stabiliser le niveau de production de leptine. Le taux d'hormone semblait aussi bien régulé que chez les très jeunes rats. « Dans certains cas, c’est comme si les rats observés étaient revenus à leur poids de jeunesse », explique le Pr Carter.


Pas encore chez l'humain

Dans un second temps, les chercheurs ont décidé de tester également cette stratégie sur des jeunes rats en surpoids. Ils ont constaté une stabilisation de la production de leptine. « Ces expériences ont un point commun : la rapamycine a la capacité d’agir sur les rats de n’importe quel âge s'ils sont en surpoids », confirme le Pr Carter. En revanche, l’étude affirme bien que déterminer le bon dosage est essentiel : trop peu de rapamycine ne réduit pas l’obésité, mais trop augmente le taux de glucose dans le sang.

Pour le moment, il n’y a aucune preuve que la rapamycine fonctionne sur le corps humain. Il faudra de nombreux autres tests cliniques afin de voir, peut-être, la création d’un nouveau traitement pour lutter contre l’obésité.