« La France n’a jamais compté autant de médecins ! », s'exclame le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) dans sa nouvelle édition 2015 de l’Atlas de la démographie médicale. Mais force est de constater que les durées d’attente s’allongent, que les patients doivent faire de plus en plus de kilomètres pour se rendre dans le cabinet de leur médecin, et que ces derniers retardent leur départ en retraite faute de remplaçants. Et les déserts médicaux ne sont pas toujours là où on les attend.
De fait, lorsque l’on évoque la pénurie de médecins, les territoires ruraux s’imposent comme les premières victimes du manque de médecins libéraux, notamment de généralistes. Pourtant, « des métropoles comme Paris, voire des villes moyennes, comme Châteauroux y sont confrontées », fait observer le CNOM.
En 2015, la densité médicale (médecins généralistes et spécialistes) moyenne est de 281,4 médecins pour 100 000 habitants. Parmi les 22 régions qui composent la France, 14 sont en dessous de cette moyenne. « La Picardie recense la plus faible densité, avec 230,9 médecins pour 100 000 habitants, tandis que la région PACA enregistre la plus forte densité, avec 352 médecins pour 100 000 habitants », note le CNOM.
Source: Atlas de la démographie médicale 2015, CNOM
Et lorsque l’on suit l’évolution sur la période 2007/2015, on observe que la densité de médecins en Ile-de-France a connu une forte diminution (6 %), alors que la région des Pays-de-la-Loire comptabilise une hausse de 6 %.
L'Eure : le premier désert
A l’échelle des départements, l’Eure, avec 167 médecins pour 100 000 habitants, conserve la première place de département ayant la plus faible densité médicale. On trouve ensuite l’Ain et la Mayenne. En revanche, le département le mieux loti reste Paris, avec 678,2 médecins pour 100 000 habitants.
La Nièvre, la Creuse ou encore le Cher ont enregistré des baisses importantes entre 2007 et 2015. La densité médicale dans ces départements est comprise entre 185 et 200,1 médecins pour 100 000 habitants, contre 219,8 à 242,7 médecins en 2007. A l’opposé, les départements du Doubs, de Haute-Savoie et de la Loire-Atlantique semblent être des zones attractives, puisqu’ils ont vu leur densité médicale augmenter significativement.
« 37 départements comptabilisent une densité forte supérieure à 282 médecins/100 000 habitants. La majorité d’entre eux héberge une faculté de médecine, résume le CNOM. Et un département sur deux recense une densité faible comprise entre 167 médecins/100 000 habitants à 251 médecins pour 100 000 habitants. »