Chez nos voisins anglo-saxons, un phénomène curieux se propage parmi les habitués des salles de sport. Avides de booster leurs performances, certains délaissent les produits dopants classiques pour se tourner vers le lait maternel ! Un engouement tel que des scientifiques se sont penchés sur les risques de cette pratique. Et à en croire l’étude publiée ce jeudi dans le Journal of the Royal Society, les dangers pour la santé sont nombreux.
Riche en facteurs de croissance, en vitamines et en protéines, le lait maternel semble contenir tous les nutriments nécessaires aux sportifs voulant « prendre du muscle ». Ce produit estampillé « naturel » représente un marché en plein essor et est très lucratif. De nombreux sites internet et forums n’hésitent pas à le présenter comme une boisson miracle efficace contre les troubles de l’érection ou bien même le cancer.
Rien de plus qu'un effet placebo
Des messages dangereux sur des sites qui le sont tout autant. « D’un point de vue nutritionnel, le lait maternel contient moins de protéines que le lait de vache. Les acheteurs potentiels doivent savoir qu’aucune preuve scientifique n’a montré que le lait maternel était bénéfique chez les adultes, cette consommation n’offre rien de plus qu’un effet placebo », prévient le Dr Sarah Steele, de l’université Queen Mary à Londres (Royaume-Uni).
Au-delà de l'effet placebo, le lait acheté sur internet peut surtout exposer à des maladies infectieuses comme la syphilis, le sida ou les hépatites, révèle l’étude. Une propagation de pathologies graves due à un manque d’hygiène. En effet, le lait vendu sur ces sites internet n’est pas ou très mal pasteurisé, les récipients sont non stérilisés et le transport non réfrigéré facilite la multiplication des bactéries, virus ou autres pathogènes.
Un lait contaminé par des mères porteuses de ces pathologies, parfois même sans le savoir. « Alors que de nombreuses mères affirment avoir été dépistées durant leur grossesse, beaucoup ne réalisent pas qu'un dépistage doit être fait régulièrement. Des comportements à risques ou l'activité sexuelle durant la période post-partum exposent ces femmes à des virus qu’elles peuvent ensuite transmettre involontairement aux consommateurs », indique la chercheuse.