La grossesse pourrait dissimuler les symptômes de la fièvre Ebola, révèle une étude de cas publiée ce jeudi dans le New England Journal of Medicine.
Après avoir perdu les eaux prématurément, une femme enceinte de 31 ans, apparemment en bonne santé, a été prise en charge par le Centre de traitement Ebola à Monrovia au Libéria (Afrique de l’ouest).
A son arrivée à l’hôpital, elle s’est plainte de douleurs abdominales et de contractions. Elle n’avait pas de fièvre et assurait ne pas avoir été en contact avec des malades infectés par le virus Ebola. Les médecins lui ont toutefois fait passer les tests pour s’en assurer et la transférer à la maternité.
Souffrante sans le savoir
Mais une fois les tests réalisés, la surprise a été totale. Le test sanguin était positif et sa charge virale très élevée. Les médecins belges de Médecins sans frontières, qui l’ont prise en charge, précisent que les symptômes qu’elle présentait correspondaient aux complications liées à la grossesse. Nouveau test le lendemain, les résultats sont confirmés. La jeune femme est atteinte de la fièvre Ebola.
Ce n’est que le 3e jour de son hospitalisation que les signes de la maladie sont apparus et se sont aggravés. Des symptômes mortels pour elle et son bébé sept jours après son hospitalisation.
Les médecins indiquent « que la jeune femme a pu transmettre le virus plusieurs jours avant l’apparition des symptômes ». Pour eux, l’absence de signes cliniques est liée à la grossesse. Celle-ci entraîne en effet une tolérance du système immunitaire qui a pu passer à côté du virus.
« Ce cas met en lumière la difficulté qu’ont les cliniciens à faire face aux infections chez la femme enceinte, y compris Ebola, et le risque éventuel pour les équipes soignantes », concluent les auteurs.