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Au Royaume-Uni

Scruter la flore intestinale des surfeurs pour comprendre la résistance aux antibiotiques

Par Hugo Septier

Une étude britannique prévoit d'analyser les bactéries marines présentes en grande quantité dans le rectum des surfeurs, pour mieux comprendre la résistance aux antibiotiques.

David Goldman/AP/SIPA

Des chercheurs de l’université d’Exeter (Grande-Bretagne) viennent de lancer une étude pour le moins originale, dont l'objet sera la flore intestinale des surfeurs britanniques. Ces derniers, qui absorbent en moyenne dix fois plus d’eau qu’un baigneur traditionnel, seraient la clé pour évaluer la présence des bactéries marines résistantes aux antibiotiques sur les côtes du pays.

 

10 fois plus d'eau avalée qu'un baigneur

Le protocole expérimental, relaté par Slate, a de quoi surprendre. Des kits de prélèvement rectal seront utilisés afin de recueillir des échantillons de bactéries chez près de 300 surfeurs. En moyenne, un surfeur ingurgite 170 mL d’eau de mer à chaque session de surf, soit l’équivalent d’un verre classique. En comparant les échantillons rectaux des surfeurs avec ceux avec de baigneurs lambda, les scientifiques espèrent isoler des bactéries vivant en milieu marin et ayant développé des résistances aux antibiotiques.
Ces bactéries pourraient en effet transmettre leur antibiorésistance aux baigneurs qui les ingurgitent allègrement à chaque baignade. Selon l’université d’Exeter, « la hausse des bactéries résistantes aux antibiotiques est considérée comme l’une des plus grandes menaces de santé actuelles ».
Outre la quantification de leur présence, et l'évaluation du risque qu'elles représentent pour la santé publique, cette étude permettrait aussi de comprendre de quelle manière ces bactéries parviennent à s'adapter au tube digestif humain, loin de leur habitat originel.

 

D’après l’association britannique Surfers Against Sewage, interrogée par la chaîne britannique BBC, c’est la première fois que la communauté des surfeurs est ainsi impliquée dans une recherche scientifique. Les résultats sont attendus d’ici 2016.