Une étude internationale révèle que les jeunes mères et les couples ayant une grande différence d’âge ont plus de risque de donner naissance à des enfants autistes. Elle confirme également que le risque d’autisme augmente avec l’âge des parents.
Pour arriver à ces conclusions, publiées au début du mois de juin dans la revue Molecular Psychiatry, les chercheurs ont suivi plus de 30 000 atteintes d’autisme. Ces participants sont issus d’une cohorte rassemblant plus de 5 millions d’enfants à travers le monde (Australie, Israël, Danemark, Suède et Norvège) nés entre 1985 et 2004.
Une cohorte de 5 millions d'enfants
« En reliant 5 registres de santé nationaux, nous avons créé la plus grande banque de données pour étudier les facteurs de risques de l’autisme. La taille nous permet d’examiner le lien entre l’âge des parents et l’autisme avec une résolution très élevée, comme avec un microscope », affirme Michael Rosanoff, co-auteur de l’étude et directeur de la recherche en santé publique à la fondation Autism Speaks.
Selon leurs résultats, le risque d’autisme est plus élevé chez les pères de 50 ans (66 %) que chez les pères d’une vingtaine d’années. Par ailleurs, les mères adolescentes ont 18 % plus de risques de donner naissance à un enfant autiste que celles de plus de 20 ans. Et les femmes de plus de 40 ans ont 15 % plus de risques que les mères entre 20 et 29 ans.
Des mécanismes inexpliqués
L’étude montre également que la différence d’âge dans le couple est associée à un risque accru d’autisme. En effet, les chercheurs ont observé que les pères de 35 à 44 ans qui sont au moins 10 ans plus âgés que leur compagne ont plus de risques que les autres. Inversement, les mères de 30 à 39 ans avec un partenaire 10 ans plus jeunes qu'elles présentent un risque moindre.
D'après les chercheurs, ces résultats confirmeraient l’hypothèse suggérant que les spermatozoïdes des pères plus âgés sont porteurs de mutations responsables des troubles du spectre autistique. Mais les différences observées entre les mères et l'écart d'âge entre les parents restent inexpliquées. « Cela signifie que de nombreux mécanismes se cachent derrière ce lien et d’autres travaux seront nécessaire pour les étudier », concluent les auteurs.