Les acides gras trans sont une nouvelle fois montrés du doigt. Connus pour leurs effets néfastes sur le système cardiovasculaire, ils sont maintenant soupçonnés de contribuer à des pertes de mémoire chez les hommes. C'est ce que conclut une étude de l’université de Californie.
Plus visible chez les jeunes
Les données de près de 1 018 hommes et femmes, à qui il avait été demandé de répondre à une enquête concernant leur alimentation et à un test de mémoire, ont été étudiées pour cette étude présentée dans la revue PLOS ONE.
En moyenne, les hommes de 45 ans et moins pouvaient retenir jusqu’à 86 mots. Ce total diminue de 0,76 mot pour chaque gramme supplémentaire d’acide gras trans consommé.
Les chercheurs se sont également aperçus que ce sont les hommes plus jeunes qui consomment le plus de ces acides gras, présents dans les huiles végétales hydrogénées qui entrent dans la composition de nombreux plats préparés. L'étude montre un écart de douze mots entre les hommes jeunes gros consommateurs de gras trans et ceux vierges de tout dTFA. « Les acides gras trans sont plus susceptibles de toucher les hommes plus jeunes, à leur pic de performance cérébral », constate Beatrice A. Golomb, une des auteurs de l’étude. En ajustant ces résultats avec différents facteurs confondants (sexe, poids, éducation…), cette hypothèse reste exacte.
« Des études plus anciennes avaient montré l’influence des acides gras trans sur l’humeur et le comportement, mais celle-ci est la première qui fait un lien direct entre ces derniers et une perte de mémoire ».
Et si ces travaux portent en majorité sur des hommes, c’est tout simplement parce que l’échantillon de femmes représentées dans les 1 018 données était bien trop faible pour en tirer la moindre conclusion. En revanche, selon Beatrice Golomb, « les résultats auraient été les mêmes ».
Interdiction aux Etats-Unis d'ici 2018
Cette découverte conforte la décision prise mardi dernier par les Etats-Unis d’interdire définitivement les acides gras trans dans l’industrie agro-alimentaire. La FDA a en effet classé les huiles hydrogénées comme n'étant « pas sûres pour la consommation humaine », obligeant de fait les industriels à changer leurs procédés de fabrication, dans un délai de trois ans. En Europe, seuls quelques pays ont déjà interdit l'usage de ces acides gras, mais aucune décision commune n'a été prise par l'UE.