La maladie de Parkinson est associée à plusieurs types de cancer. Une étude menée à Taïwan a passé en revue le risque de développer une tumeur chez des patients atteints de cette maladie neurodégénérative par rapport à la population générale. Les résultats, parus dans le JAMA Oncology, mettent en évidence un lien solide avec 16 localisations différentes.
Les parkinsoniens sont trois fois plus à risque que la population générale de développer une tumeur maligne au cerveau. Une forte association qu’on retrouve également dans le mélanome, où la probabilité est augmentée de 2,75 fois… alors même que cette forme de cancer est relativement rare dans le pays. En revanche, être atteint de la maladie de Parkinson n’augmente ni ne réduit le risque de développer un cancer du sein, des ovaires ou de la thyroïde. C’est ce qui ressort de l’étude, qui a comparé la santé de 62 000 habitants de Taiwan diagnostiqués parkinsoniens entre 2004 et 2010, et ceux de 124 000 sujets de contrôle.
Source : JAMA Oncology
L'influence de l'ethnie
« En s’appuyant sur cette étude nationale sur l’association entre la maladie de Parkinson et le risque de cancer, nous concluons que la maladie de Parkinson est un facteur de risque dans la plupart des cancers à Taiwan », écrivent les chercheurs en conclusion. Ils reconnaissent que certains facteurs de risque, comme le tabac, ont pu être sous-estimés. Dans un éditorial associé à l'étude, Mary Ganguli et Michael Lotze, de l'université de Pittsburgh (Pennsylvanie, Etats-Unis) rappellent que l'association est extrêmement complexe. L'exposition environnementale, les facteurs de risque familiaux sont à prendre en compte. Les deux maladies sont également liées au vieillissement, ce qui expliquerait la force du lien.
Mais ces résultats sont contraires à ce qu'ont établi de nombreuses études menées au cours des 50 dernières années. La majorité d’entre elles évoquent une réduction du risque chez les personnes atteintes de la maladie. Les auteurs de la dernière publication en date soulignent une limite majeure : tous ces travaux ont été menés auprès de populations occidentales. Malgré quelques faiblesses, ces résultats mettent donc en évidence l’influence de l’ethnie et de l’environnement sur l’apparition d’une maladie. D’autres travaux, sur des populations asiatiques différentes, sont donc à attendre.
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