La cocaïne n’affecte pas seulement le cerveau. Elle dégrade aussi le système immunitaire, d’après une étude parue dans Scientific Reports. Une équipe de l’université de Californie à Los Angeles (Etats-Unis) a étudié l’impact de cette substance psychoactive sur les défenses d’un modèle de souris génétiquement modifié.
La cocaïne dégrade le système immunitaire, une étude l’a déjà démontré in vitro. Cette fois, les chercheurs ont transformé des souris pour que leur système immunitaire soit proche de celui de l’être humain. Les animaux ont reçu des cellules souches hématopoïétiques humaines, des tissus de foie et de thymus. 76 spécimens ont été divisés en deux groupes : dans l’un, de la cocaïne était administrée pendant 5 jours, dans l’autre, une solution saline. La moitié de chaque groupe a ensuite été exposée au virus HIV-1, et de nouveau traitée pendant deux semaines.
Une moindre résistance au virus
Le niveau de virus est plus élevé dans le sang et les tissus des souris du groupe cocaïne. Très peu échappent à l’exposition, puisque seulement 3 des 19 animaux exposés au VIH avaient des niveaux indétectables – contre 9 dans le groupe traité par solution saline. Ces résultats confirment donc que la consommation de cocaïne augmente le risque d’être infecté par le VIH.
« L’attitude générale consiste à dire que le comportement à risque est la principale raison du fort taux d’infections, surtout dans la communauté scientifique, mais aussi dans le grand public, explique Dimitrios Vatakis, principal auteur de l’étude. Cette étude montre que, sous les mêmes conditions de transmission, l’exposition à la drogue accroît l’infection à travers un ensemble de changements biologiques. »
Des lymphocytes non fonctionnels
L’étude a également montré que la cocaïne induit une inflammation. Mais les lymphocytes CD4, qui sont ciblés par le VIH, ne sont pas activés. Les CD8, chargés de tuer les cellules infectées, ne sont pas fonctionnels non plus. La cocaïne dégrade donc la capacité du corps à se défendre contre le virus.
Les chercheurs rappellent toutefois qu’ils ont mené leurs travaux sur un animal de très petite taille. Mais ils comptent encore s’en servir pour détailler l’impact de la cocaïne sur la sensibilité des muqueuses au VIH, la prophylaxie pré ou post-exposition, le temps de latence du virus, ainsi que les défenses immunitaires de manière plus large.