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Plainte contre la marque de tampons Kotex

Syndrome du choc toxique : une mannequin amputée à cause d'un tampon

Par Dilan Fadime Yavuz

Une Américaine de 27 ans, amputée de la jambe à cause d'un syndrome de choc toxique dû à un tampon hygiénique, poursuit en justice le fabricant.

Jennifer Rovero/ Camraface

C’est un acte banal pour des millions de femmes dans le monde, et pourtant, il a brisé le destin de Lauren Wasser. Cette Américaine de 27 ans a failli perdre la vie, il y a trois ans, lorsqu’elle a été victime d'un syndrome de choc toxique (SCT), après avoir utilisé un tampon hygiénique.
Aujourd’hui, la jeune femme a décidé de raconter son histoire sur le site américain Vice. Le but de son action : pousser les fabricants à communiquer davantage sur la composition des produits, mais également sur les risques potentiels auxquels doivent se préparer les utilisatrices.


Une infection rare mais dangereuse

C’est en octobre 2012 que le destin de Lauren Wasser bascule. La jeune femme vit à Santa Monica, non loin de Los Angeles. Grande blonde aux yeux bleus, la Californienne est basketteuse de haut niveau, mais aussi, mannequin. Après une journée de forte fièvre, qu’elle associe à son état menstruel, elle achète une boîte de tampons hygiéniques de la marque Kotex qu’elle utilise depuis plus de dix ans.
Elle est prise de malaise dans la nuit. Sa mère la retrouvera le lendemain matin, inconsciente et gisant sur le sol de sa chambre. Elle sera emmenée aux urgences avec plus de 41°C de fièvre, et frôlant l’arrêt cardiaque.

A l’hôpital, les médecins qui l’examinent suspectent un syndrome de choc toxique dû à son tampon. Causé par une bactérie (TSST-1), produite par le staphylocoque doré, le SCT est une maladie infectieuse, qui, même si elle est très rare et peu connue, peut être mortelle. La bactérie, identifiée en 1978 après une épidémie aux Etats-Unis, pénètre dans le sang. L’infection évolue très rapidement jusqu’à atteindre un ou plusieurs organes (reins, foie, poumons) qui peu à peu cessent de fonctinner. Un tampon seul ne suffit pas à libérer la toxine, il faut déjà être porteur de la bactérie. Cependant, les tampons, composés de fibres synthétiques, peuvent favoriser son développement et entraîner un SCT.

Des avertissements pas assez clairs

Même si elle a survécu, Lauren Wasser a dû être amputée de sa jambe droite, au niveau du genou, et d’une partie de son pied gauche, gangrénés par l’infection. Soutenue par sa mère, la jeune femme a décidé de poursuivre en justice le fabricant de la marque Kotex à qui elle reproche d’être plus « à risque » que les autres, mais aussi de ne pas être assez clair dans les avertissements sur la boîte. Lauren et sa mère entendent ainsi porter leur histoire devant le Congrès américain, pour obliger les fabricants à dévoiler la composition de ces produits, utilisés chaque jour par des millions de femmes.


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