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3e Observatoire européen de l'AFIPA

Les Français continuent de bouder l'automédication

Par Julian Prial

Comme en 2014, les Français boudent toujours l’automédication, selon un Observatoire européen. Les médicaments en France sont pourtant parmi les moins chers d'Europe.

Yann Bohac/SIPA

L’édition 2015 du 3e Observatoire européen de l’automédication de l’AFIPA (1), publiée ce mardi, vient confirmer le retard de la France dans ce domaine. L'étude réalisée par Celtipharm révèle en effet que le marché de ces médicaments disponibles sans ordonnance pour des pathologies par nature bénignes et facilement diagnosticables par le patient ne représente que 15,4 % (-0,29 %) du marché hexagonal en volume contre 32,3 % pour la moyenne européenne des huit pays observés (2).

 

Les Français peu dépensiers 

L’AFIPA souligne que « 32,1 euros par an sont dépensés par les Français en automédication. Une somme faible en comparaison des 45,8 euros annuels dépensés en moyenne en Europe. » A titre de comparaison, le consommateur débourse 57 euros par an pour les médicament de prescription médicale obligatoire (PMO).
Pourtant, l’association estime que « toutes les conditions sont réunies pour permettre l’essor de ce secteur avec notamment des prix bas : 4,58 euros en moyenne en France contre 6,16 euros dans les autres pays européens. Pour l'AFIPA, ce constat démontre néanmoins que la concurrence joue pleinement son rôle dans le secteur de l’automédication en France.

La France est ainsi le 2e pays le moins cher d’Europe. A titre de comparaison, l’Italie est 71 % plus chère que nous, et l’Espagne, 43 % plus chère.

 

 

L'Espagne comme exemple

Et en Espagne justement, « malgré des conditions économiques peu favorables au développement de l’automédication, ce marché est en constante augmentation, +3 % par rapport à 2013. « Ces résultats sont le fruit des mesures politiques et administratives, entreprises depuis 2012, qui placent l’automédication au cœur de la politique de santé : élargissement de l’offre des médicaments disponibles sans ordonnance, renforcement de l’information aux patients en matière de santé etc... »
L'AFIPA rajoute que « ces mesures répondent parfaitement à une demande croissante des citoyens d’être davantage acteurs de leur santé. Un phénomène sensible non seulement en Espagne, mais aussi dans le reste de l’Europe (...). »

 

Les recommandations de l’AFIPA

Face à ces résultats qui pointent du doigt le retard de la France, l’association est convaincue de l’intérêt de la mise en place d’un parcours de soins simplifié pour les pathologies bénignes, « dont l’automédication constitue le pilier. » 
« Les conclusions de ce 3e Observatoire européen confirme la faisabilité, mais surtout la validité du modèle que nous proposons. Un modèle qui implique le citoyen dans la gestion de sa santé et qui redonne à chaque professionnel de santé sa juste place : le pharmacien et son équipe pour les maux bénins et le médecin pour les pathologies graves », détaille Pascal Brossard, président de l’AFIPA.

Et conclut que l'enjeu est de taille « à l’heure où le nombre de médecins généralistes ne cesse de décroître » et que seuls 72 actes médicaux sur 100 seraient, selon eux, « pleinement justifiés ». 

 

(1) Association Française de l'Industrie pharmaceutique pour une automédication responsable

(2) France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Espagne, Italie, Suède et Royaume-Uni