Le tabac doublerait le risque de rechute chez les patients atteints d’un cancer de la prostate traités par chirurgie, révèle une étude menée par les universités de Vienne (Autriche) et de Bâle (Suisse), publiée dans le journal European Urology.
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont suivi pendant 28 mois plus de 6 500 patients opérés entre 2000 et 2011, dont plus de 4 000 fumeurs. Aucun d’eux n’avait reçu de traitement par radiothérapie, chimiothérapie ou hormonothérapie avant leur opération.
L'arrêt du tabac diminue le risque
Les fumeurs et les ex-fumeurs ont un risque plus élevé de récidive du cancer de la prostate comparés aux personnes n’ayant jamais fumé. Un effet néfaste atténué par un sevrage d’au moins 10 ans, affirment les auteurs.
« Notre étude souligne l’importance d’informer les patients atteints d’un cancer de la prostate concernant les effets négatifs du tabagisme, indique Shahrokh Shariat, responsable du département d’urologie à l’université de Vienne. Il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer. Au contraire, comme nos travaux le montrent, il est judicieux d’arrêter même si vous souffrez déjà d’un cancer. »
Des liens encore mal connus
De récents travaux ont également montré que les patients fumeurs ont plus de risques d’éprouver des effets indésirables liés au traitement et de rechuter. Mais comme l’indique l’Institut national du cancer, « à ce jour, aucun résultat certain n’existe pour permettre de donner des conseils précis aux patients : l’influence des facteurs environnementaux reste mal établie. »
En France, environ 10 000 hommes décèdent chaque année d’un cancer de la prostate. Il est la 4e cause de mortalité par cancer.