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Réduction des tics

Syndrome Gilles de la Tourette : traiter par la thérapie comportementale

Des chercheurs québécois ont découvert que la thérapie cognitivo-comportementale modifie les fonctions cérébrales des personnes atteintes.

Syndrome Gilles de la Tourette : traiter par la thérapie comportementale David Goldman/AP/SIPA




Des hurlements soudains, parfois des injures sans aucune raison apparente et des gestes involontaires et répétitifs. Ces tics, physiques ou vocaux, ponctuent le quotidien des personnes atteintes du syndrome de Gilles de la Tourette. Pour les atténuer, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) s’avère, dans certains cas, aussi efficace que les médicaments. Une thérapie qui modifierait les fonctions cérébrales, révèle une étude présentée au premier Congrès mondial sur le syndrome de Gilles de la Tourette et les tics à Londres cette semaine.

« Nous n’arrivons toujours pas à expliquer les causes de ce syndrome, mais nous savons que les tics sont liés à un dysfonctionnement biochimique entre l’aire motrice supplémentaire – une région du cortex (impliquée dans les mouvements complexes volontaires, ndlr) – et des zones plus profondes du cerveau appelées les noyaux gris centraux », explique Simon Morand-Beaulieu, étudiant à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal et au département de neuroscience de l’université de Montréal.

Atténuer les tics...

Combiné avec les médicaments, la TCC diminue significativement les tics. Dans les faits, la thérapie aide à normaliser l’activité dans l’aire motrice supplémentaire, et à travers des exercices de relaxation et de concentration sur les muscles engagés dans les mouvements involontaires.
« Outres ces effets bénéfiques, nous voulions savoir si la TCC modifie les fonctions cérébrales des personnes souffrant de ce syndrome », indique Simon Morand-Beaulieu.

Pour cela, les chercheurs ont sélectionné un groupe de patients n’ayant pas encore participé à ce type de thérapie. Ils leur ont demandé d’accomplir une tâche demandant la mobilisation de l’aire motrice supplémentaire : les volontaires devaient indiquer la direction vers laquelle pointée une flèche. Les scientifiques ont alors observé une sur-activité de cette région et des mouvements inappropriés fréquents. Mais suite à la thérapie, les chercheurs ont été noté une réduction des tics et l’activité cérébrale était similaire aux personnes non atteintes par la maladie.

... En compensant

Par ailleurs, les scientifiques se sont aperçus que le lobe frontal des patients étaiet très actifs lorsqu’ils réussissaient à inhiber leurs tics. Un activité encore présente après la thérapie. « C’est peut être un mécanisme d’adaptation mis en place par les patients. Grâce à cela, ils ont été capables d’accomplir la tâche comme les personnes sans tics », explique Marc Lavoie, chercheur à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal et responsable des travaux. Une découverte qui suggère une nouvelle approche thérapeutique pouvant améliorer la qualité de vie des malades. 

 

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