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Fonction publique territoriale

Collectivités : les arrêts maladie sont montés en flèche en 2014

Par Julian Prial

Les arrêts maladie sont repartis à la hausse (+11 %) dans les collectivités territoriales en 2014. Les agents ont été le plus souvent absents pour "Maladie Ordinaire".

GILE MICHEL/SIPA

Depuis le 1er janvier 2014, le jour de carence pour maladie des agents publics est supprimé. Par conséquent, tout arrêt maladie ayant débuté après cette date reste soumis à la rémunération du 1er jour de congé. Une politique "inflationniste" diront certains à la lecture d'une étude (1) menée par le courtier Sofaxis publiée ce vendredi. Elle montre que le taux d’absentéisme dans les collectivités territoriales augmente et s'est élevé en moyenne à 8,7 % en 2014.

 

La maladie, premier facteur d’absentéisme

D’une manière générale, la maladie est la cause d’arrêt la plus fréquente. Elle concerne le plus grand nombre d’agents. La maladie ordinaire dont la durée maximale de prise en charge est d'un an représente le premier facteur d’absence pour raisons de santé et concentre au global 48 % du taux d’absentéisme.
En 2014, la fréquence des arrêts atteint ainsi 65 arrêts pour 100 agents. La maladie ordinaire en est le premier contributeur et représente 83 % de l’ensemble des absences, soit 54 arrêts pour 100 agents, contre 48 en 2013.
Après s’être infléchie en 2012 et 2013, la fréquence des arrêts a connu une hausse significative, de plus de 11 % en 2014.

Résultat, sur les 42 % d’agents absents au moins une fois en 2014, 31 % d’entre eux l’ont été pour cause de maladie ordinaire (6 % pour accident du travail, 3 % pour longue maladie et 2% en maternité). Un chiffre en augmentation de plus de 4 %.

 

La durée des arrêts augmente avec l'âge

Principale cause d’absence, l’arrêt de travail en maladie ordinaire n’est pas celui qui dure le plus longtemps. En effet, la durée moyenne d’absence s’élève à 37 jours, toutes natures d’arrêt confondues. La maladie ordinaire ne représente que 22 jours en moyenne (23 en 2014), contre 222 jours pour la nature de maladie la plus lourde, c'est-à-dire la longue maladie dont la durée maximale de prise en charge est de trois ans.
Plus en détails, les auteurs de l'étude notent que l’âge exerce une influence importante sur la durée des absences. Ainsi, plus les agents avancent en âge, plus la durée des arrêts tend à s’allonger. Enfin, si les absences pour maladie ordinaire sont moins longues, « elles font peser un risque pour la collectivité confrontée à des arrêts fréquents de courte durée qui sont par nature non prévisibles et répétitifs », explique Sofaxis.

 

L’impact important des absences sur le budget 

En effet, le coût moyen des absences par agent employé s’établit en 2014 à 1921 euros toutes natures d’arrêt confondues. La maladie ordinaire représente 45 % de ce coût moyen (soit 873 euros), suivi de la longue maladie (28 %, soit 533 euros).

Le coût moyen d’un arrêt en maladie ordinaire s’élève à 21 428 euros sur la base d’un salaire moyen et peut atteindre 137 517 euros pour un congé de longue durée. Et à ce sujet, c'est la prise en charge des frais médicaux qui entraîne un impact budgétaire direct sur la collectivité, mais également des coûts indirects (remplacement, réaffectation, surcharge de travail, stress..).
« Les études économiques sur le sujet soulignent que ces derniers représentent un engagement financier plusieurs fois supérieur à celui des coûts directs », soulignent même les auteurs de l'étude. 

Enfin, l’impact financier global des absences varie selon l’effectif employé par les collectivités. Le montant peut varier de 380 000 euros pour une commune de 220 agents à plus de 6 millions d’euros pour une région de 3 500 agents.

(1) La population concernée par l’étude regroupe un échantillon de 376 815 agents affiliés à la CNRACL, répartis dans 18 291 collectivités assurées, pour toutes les natures d’arrêt (maladie ordinaire, maternité, longue maladie/longue durée, accident du travail). Le champ d’étude est constitué par l’ensemble des arrêts de travail déclarés entre 2007 et 2014.