Il y a quelques semaines, plusieurs pays européens tels que la France, la République-Tchèque et l’Irlande avaient abaissé leur niveau d’alerte lié à l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou maladie de la vache folle. Mais peut-être va-t-il falloir le remonter rapidement. En effet, pour la première fois depuis maintenant plus de deux ans, un cas positif a été confirmé chez un bovin par les autorités sanitaires irlandaises. Soixante-sept bêtes de la même ferme ont dû être euthanasiées pour éviter tout risque de contagion.
«Les résultats des tests finaux confirment que le récent cas suspect d'ESB est un cas isolé d'ESB classique chez un seul animal» explique à l’AFP Simon Coveney, ministre de l’Agriculture. L’animal a été retrouvé mort dans un élevage situé dans le nord-est du pays. Un sale coup pour le pays au trèfle, l’un des principaux exportateurs de viande de bœuf à travers la planète, et dont la production avait déjà été durement touchée lors de la fameuse crise de la vache folle, à la fin des années 1990. En 2014, c’est plus de 524 000 tonnes de viande bovine irlandaise qui avaient été vendues à travers le monde.
204 morts liés à la vache folle
L’ESB n’est pas seulement néfaste pour l’animal, elle est aussi à l’origine de maladies chez l’homme. A ce jour, la maladie de la vache folle est directement responsable de 204 décès à travers le monde. Elle est surtout suspectée de transmettre la maladie de Creutzfeld-Jakob, une pathologie dégénérative du système nerveux qui peut provoquer des troubles de l’équilibre et aller jusqu’à la démence et la mort.
En 2014, le tribunal rendait son jugement dans l’affaire de la vache folle. Après une enquête de près de 20 ans, le Parquet de Paris avait requis un non-lieu général. Lancée en 1997, l'enquête française portait sur l'importation de bovins et de farines animales britanniques, et leurs conséquences sur la propagation de l'ESB. Quatre personnes, des responsables d'usine de fabrication d'aliments pour bétail, avaient été mises en examen dans le dossier, certaines pour tromperie ou falsification. Une des quatre est depuis décédée. Pour justifier cette décision, les juges ont expliqué qu'il n'avait d'une part pas été démontré que les produits vendus par ces usines contenaient des protéines animales. D'autre part, qu'aucune volonté de contourner les législations n'avait pu être caractérisée chez les personnes mises en examen.