Les Français ne marchent pas assez. C’est le résultat du dernier baromètre Assureurs prévention sur le niveau d’activité physique ou sportive de la population (1). Depuis 4 ans, la sédentarité ne cesse de progresser. Une tendance soutenue par l’usage généralisé des transports individuels et des écrans.
Pour la première fois, le baromètre sur l’activité des Français a été doublé d’une mesure à l’aide d’un podomètre. Les participants ne se montrent pas très assidus : ils réalisent en moyenne 7 525 pas. Loin des 10 000 recommandés par les autorités sanitaires. Les jeunes font preuve d’encore moins de sérieux sur le plan de l’activité physique, avec 6 807 pas en moyenne. « On observe une diminution encore plus importante de l'activité chez les sujets jeunes que chez les plus de 55 ans », analyse Jean-François Toussaint, directeur de l’IRMES. On voit que la sédentarité ne cesse de progresser avec une diminution importante du nombre de pas depuis 2012. »
Source : 4e Baromètre Assureurs prévention
6 à 8 kilomètres
Au total, 78 % des Français ne marchent pas suffisamment. Il faut dire que la tâche n’est pas négligeable : « 10 000 pas, c’est six à huit kilomètres selon la taille de chacun », résume Jean-François Toussaint. Ce n’est pas par manque de volonté qu’ils échouent. Nombreux sont les sondés qui invoquent le manque de temps.
Les Français justifient aussi leur sédentarité par leur mode de vie. Ceux qui utilisent un véhicule personnel parcourent 16 % de pas en moins. Le fait de passer deux heures par jour devant un écran fait chuter de 10 % le nombre de pas par tranche de 4 heures, d’après le baromètre.
Pour le plaisir
Mais alors, qu’est-ce qui fait bouger les Français ? Tout dépend à qui la question est posée. Les adultes sont 49 % à pratiquer une activité physique ou sportive (APS) – ce qui est associé à une hausse du nombre de pas réalisés chaque jour (8 957 en moyenne). Les enfants sont un peu plus nombreux à s’y plier : 65 % des 6-17 ans pratiquent une APS. Mais la part de « sportifs » décline avec l’âge.
Source : 4e Baromètre Assureurs prévention
Pour deux tiers des adultes, c’est l’entretien physique, la santé et le bien-être qui motivent l’activité. Une raison bien différente pousse les plus jeunes à se bouger : le plaisir.
Améliorer l’environnement
Les adultes ne choisissent pas pour autant une activité qui leur déplaît. Simplement, « on avoue beaucoup moins qu’on continue à se faire plaisir à l’âge adulte, glisse Jean-François Toussaint. Bien entendu, nos intérêts sont gratifiants, mais on a plus de scrupules à l’avouer. Et de l’autre côté, on comprend très bien l’impact sur la santé et le bien-être. »
Motiver les Français à pratiquer plus d’activité physique est important, car les bienfaits sur la santé sont réels. L’immense majorité des sondés est consciente de l’impact sur le risque de maladies cardiovasculaires (92 %). Ils sont moins nombreux à connaître la protection contre les maladies respiratoires et les troubles mentaux (77 %), les maladies neurodégénératives (51 %) et le risque de cancer (41 %). « Le temps de la transmission des informations est plus tardif parce que les découvertes sont plus récentes », explique Jean-François Toussaint.
Aux yeux de ce professeur de physiologie, plusieurs solutions permettent d’inciter les Français à bouger plus.
(1) Enquête réalisée par BVA Sport et l’IRMES (Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport) pour Assureurs Prévention, auprès de 1 077 personnes (18-65 ans) représentatives de la population, doublées de 295 personnes – dont des enfants de 6 à 17 ans – équipées de podomètres pendant 7 jours.