Sont-ils cancérigènes, présentent-ils un intérêt nutritionnel, bref sont-ils dangereux et servent-il à quelque chose. Les questions concernant les édulcorants dits intenses comme l’aspartame ne cessent d’agiter la communauté scientifique. Le Figaro ouvre aujourd’hui ce dossier.
« Nous pouvons dire qu’il n’existe pas de problème sécuritaire majeur avec l’aspartame, tranche d’emblée le Pr Ambroise Martin, professeur de nutrition à Lyon et expert auprès des agences de sécurité sanitaire française et européenne. Mais pour les spécialistes, cet additif alimentaire doit rester sous surveillance. Le Pr Laurent Chevallier estime qu'il est urgent de revoir les doses admissibles. « Cette dose journalière, explique-t-il au quotidien, est fondée sur des résultats d’études dont certaines datent de plus de trente ans ». Leur intérêt sur le plan scientifique laisse donc à désirer.
La dose aujourd’hui acceptable est de 40 mg par jour et par kilo de poids corporel, ce qui correspond à la consommation quotidienne de 36 cannettes de 330 ml de soda light. Cette dose est en cours de réévaluation.
Sans risque avéré pour la santé, ces édulcorants apportent-ils un bénéfice nutritionnel ? En théorie, l’absence de calorie est leur principal atout. Mais dans la vie quotidienne, cet avantage n’est pas démontré. Les personnes qui y ont recours ne maigrissent pas car elles compensent. En clair, elles mangent plus. Les édulcorants ne sont pas la panacée pour garder la ligne, résume le journal. Au mieux, ils évitent la frustration lors des régimes et permettent aux diabétiques de boire des sodas.
Et en dehors, des boissons, mieux vaut surveiller les étiquettes, conseille la journaliste. En raison de leur fort pouvoir sucrant, certains produits «sans sucres » se révèlent bien plus caloriques que leur version sucrée car le sucre a été remplacé par des graisses.